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Découverte de mécanismes déclenchant la production excessive d'anticorps pendant une infection chronique

Avancée en immunologie réalisée par une équipe de recherche de l'INRS

Peer-Reviewed Publication

Institut national de la recherche scientifique - INRS

Des niveaux élevés d'anticorps dans le sang caractérisent certaines maladies auto-immunes et infections persistantes. Qu'est-ce qui cause cette hypergammaglobulinémie? Une équipe dirigée par la professeure Simona Stäger de l'INRS a réussi à identifier les mécanismes provoquant ce phénomène. Elle a établi pour la première fois un lien entre l'activation des cellules B par une protéine, l'interféron de type 1, et la présence anormalement élevée d'anticorps.

Cette équipe a aussi découvert qu'un parasite pouvait activer directement les cellules B, responsables de la production des anticorps détectés à un taux inhabituel. Jusqu'à présent, il n'y avait aucune preuve que les cellules B pouvaient être stimulées directement par un parasite causant la leishmaniose viscérale, une maladie tropicale négligée et souvent mortelle qui se caractérise aussi par des niveaux élevés d'anticorps.

De quelle façon le parasite Leishmania donovani active-il cette réponse immunitaire nuisible? Ce parasite est reconnu par des protéines : les TLR endosomaux (en anglais, Toll-like Receptors). Ces protéines détectent la présence dans l'organisme d'agents pathogènes et déclenchent des réponses pro-inflammatoires.

« Dans le cas qui nous occupe, les TLR induisent la sécrétion de l'interleukine 10, une protéine qui agit en diminuant la réponse immunitaire, et de l'interféron de type 1, un messager qui va augmenter ensuite la production d'anticorps par les cellules B. Le fait que l'interféron de type 1 contribue à l'induction de l'hypergammaglobulinémie est très nouveau », explique la professeure Stäger.

Fait particulièrement intéressant, la voie d'activation utilisée pourrait jouer un rôle dans d'autres maladies où les taux d'anticorps s'emballent et contribuent à l'aggravation de la maladie. Il s'agit d'une piste importante puisque ce phénomène, encore mal compris, engendre des réactions auto-immunes et d'autres pathologies immunitaires.

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Cette recherche a été menée par la professeure Simona Stäger et ses collaborateurs. Les travaux de recherche ont été réalisés principalement par Sasha Silva-Barrios, doctorante et premier auteur, avec l'aide de Mélina Smans, étudiante à la maîtrise au Centre INRS-Institut Armand-Frappier, ainsi que Claudia U. Duerr, postdoctorante à l'Université McGill. Les résultats sont publiés dans Cell Reports (doi:10.1016/j.celrep.2016.05.028) sous le titre « Innate Immune B Cell Activation by Leishmania donovani Exacerbates Disease and Mediates Hypergammaglobulinemia ». Les Instituts de recherche en santé du Canada, le Fonds des nouvelles initiatives du Centre de recherche sur les interactions hôte-parasite et le CRSNG ont contribué financièrement à ses travaux.


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