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Psoriasis : vers une nouvelle approche thérapeutique

Peer-Reviewed Publication

Université libre de Bruxelles

Le psoriasis est une maladie inflammatoire fréquente de la peau touchant 3% de la population. La maladie se caractérise par une prolifération et une différentiation anormale des cellules épidermiques, causant des lésions squameuses. Dans le psoriasis, la peau est également caractérisée par une formation de nouveaux vaisseaux sanguins qui entraîne une rougeur cutanée au niveau des lésions de psoriasis, et par la présence d’un infiltrat de cellules immunitaires important.

L’interaction entre les cellules immunitaires, les vaisseaux sanguins et les cellules de l’épiderme est un élément crucial dans le développement du psoriasis. Cependant, le rôle joué par chacune des populations cellulaires dans l’initiation du psoriasis reste encore mal connu.

Le vascular endothelial growth factor (VEGFA) est un facteur clé dans la formation de nouveaux vaisseaux sanguins. L’implication du VEGFA dans l’initiation du psoriasis est connue mais quelles sont les cellules ciblées par le VEGFA dans le psoriasis restait peu clair : s’agit-il d’un effet direct du VEGFA sur les cellules épidermiques ou d’une action sur des vaisseaux sanguins, qui à leur tour entraînent le recrutement des cellules inflammatoires et l’altération de la différentiation des cellules épidermiques ?

Dans une étude publiée dans Science Advances, des chercheurs, dirigés par Cédric Blanpain, investigateur WELBIO et Professeur à l’Université libre de Bruxelles, ont pu mettre en évidence que le blocage de la signalisation médiée par le VEGFA au sein de l’épiderme prévenait l’apparition du psoriasis.

Benhadou et ses collègues ont utilisé un modèle murin de psoriasis qui récapitule les principales caractéristiques histologiques du psoriasis chez l’homme, grâce à une surexpression chronique du VEGFA par les cellules épidermiques. En associant une surexpression du VEGFA avec une délétion génétique d’un récepteur au VEGFA (VEGFR1/Flt1) ou à son corécepteur (Nrp1) au sein des cellules épidermiques, les auteurs ont ainsi pu démontré que la délétion de Flt1ou Nrp1 prévenait l’apparition du psoriasis. « Il était très surprenant d’observer que l’inhibition de la signalisation médiée par le VEGFA au sein des cellules épidermiques était suffisante pour prévenir le recrutement des cellules immunitaires et la formation de vaisseaux sanguins dans ce modèle de psoriasis », commente le Dr Farida Benhadou, premier auteure de l’article. 

Afin de déterminer si l’inhibition de l’interaction Nrp1/Vegfa présenterait un intérêt thérapeutique dans le traitement du psoriasis, Benhadou et ses collaborateurs ont administré un anticorps bloquant l’interaction entre le VEGA et Nrp1 dans le modèle murin de psoriasis. L’administration de cet anticorps induisait une régression rapide des lésions de psoriasis. « Ces données démontrent le bénéfice thérapeutique de bloquer l’interaction Nrp1/VEGA dans le traitement du psoriasis, ce qui pourrait représenter une option thérapeutique plus sure que les modalités thérapeutiques actuelles qui peuvent être associées à des effets secondaires importants », commente le Pr Blanpain, meneur de l’étude.

Cette nouvelle étude démontre le rôle essentiel de l’expression de Flt1 et Nrp1 au sein des cellules épidermiques dans l’initiation du psoriasis. Ces résultats ont une implication majeure dans la compréhension des mécanismes menant au développement du psoriasis, une des maladies inflammatoires les plus fréquentes de la peau, et dans la prise en charge thérapeutique des patients souffrant de psoriasis.

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Ce travail a été soutenu par le Fonds Erasme, la fondation ULB, le FNRS et WELBIO.


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