News Release

Amélioration des rendements de maïs en Tanzanie

Peer-Reviewed Publication

McGill University

Les agriculteurs tanzaniens vivant sous le seuil de la pauvreté ne veulent pas forcément investir dans des engrais chimiques afin de suppléer aux carences du sol, et pour cause : ils n’en ont pas les moyens. Cependant, les travaux d’une équipe de recherche multidisciplinaire révèlent que la pratique d’analyses de sol peu coûteuses ainsi que l’utilisation ciblée et parcimonieuse du bon engrais peuvent avoir des retombées notables sur la productivité et les profits agricoles, et améliorer considérablement le rendement du maïs, aliment de base de la plupart des Tanzaniens.

Les chercheurs, dont Aurélie Harou, professeure adjointe au Département des sciences des ressources naturelles de l’Université McGill, ont analysé le sol de plus de 1 000 parcelles de terrain réparties dans 50 villages du Morogoro, région dotée d’un bon potentiel agricole, mais affichant de faibles rendements de maïs. La quasi-totalité des parcelles analysées étaient déficientes en soufre, élément essentiel pour l’obtention de rendements élevés de cette culture. En général, les engrais qu’utilisent les agriculteurs ne sont pas ceux dont le sol a besoin pour offrir les meilleurs rendements; quant au soufre, il ne figure actuellement pas dans les recommandations de fertilisation régionales et nationales du gouvernement tanzanien.

L’étude montre que l’on peut accroître la productivité et les profits agricoles par des recommandations de fertilisation adaptées à la parcelle de terrain analysée, conjuguées à l’octroi de subventions pour l’achat d’engrais. Les agriculteurs ayant reçu une subvention, mais aucune recommandation de fertilisation ont fait un usage accru d’engrais, certes, mais leurs rendements de maïs ne se sont pas améliorés, puisque l’engrais utilisé n’était pas adapté aux carences du sol. Quant aux agriculteurs ayant reçu des recommandations, mais aucune subvention, ils n’ont pas utilisé d’engrais, faute d’argent pour s’en procurer. Il n’y a eu ni augmentation des émissions de gaz à effet de serre ni lessivage au cours de l’étude, et le risque d’atteinte à l’environnement est extrêmement faible, prévoient les chercheurs.

L’article « The joint effects of information and financing constraints on technology adoption: Evidence from a field experiment in rural Tanzania », par Aurélie P. Harou et coll., a été publié dans le Journal of Development Economics.


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