Article Highlight | 30-Jun-2022

La vie ou le climat : Quelle est la véritable cause des changements évolutifs?

Des scientifiques de l’Université McGill et de l’Université de Vilnius ont mis deux théories à l’épreuve

McGill University

Selon les données fossiles du dernier demi-milliard d’années, la biodiversité fluctue sans cesse au gré des apparitions de nouvelles espèces et des extinctions. Depuis des décennies, les scientifiques cherchent à comprendre quel facteur exerce la plus grande influence sur l’évolution : la vie ou l’environnement. Pour expliquer cette macroévolution, les scientifiques utilisent deux théories qui s’opposent : celle de la « reine rouge » et celle du « fou du roi », dont les noms sont inspirés des contes de Lewis Carroll. Dans le cadre d’une étude récente, des scientifiques de l’Université McGill et de l’Université de Vilnius ont mis ces deux théories à l’épreuve.

« Selon l’hypothèse de la reine rouge, le plus important moteur du changement évolutif est l’interaction entre les espèces, comme la compétition, tandis que l’hypothèse du fou du roi postule que les perturbations environnementales, comme les changements climatiques, sont les principaux déclencheurs du processus évolutif », explique Shaun Lovejoy, professeur au Département de physique de l’Université McGill.

L’analyse des fluctuations de la biodiversité chez les animaux marins et des conditions climatiques au cours du dernier demi-milliard d’années a révélé que sur un horizon temporel plus court, la diversité, suivant l’hypothèse du fou du roi, est déterminée par l’environnement, et qu’elle fluctue de plus en plus jusqu’à la barre des 40 millions d’années. Au-delà de cet horizon, les fluctuations sont soumises aux forces stabilisatrices de la reine rouge, et l’évolution est alors déterminée par la compétition et l’innovation.

« Si on regarde au-delà de 40 millions d’années, on constate que la diversité des animaux marins est de moins en moins influencée par le climat. On peut donc dire qu’à de plus grandes échelles temporelles, la vie devient autonome et n’a plus besoin de stabilisation par l’environnement physique », avance Andrej Spiridonov, de l’Université de Vilnius.

L’article « Life rather than climate influences diversity at scales greater than 40 million years » a été publié dans la revue Nature.

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