News Release

Découverte d'une nouvelle approche pour ralentir la dégénérescence du cerveau dans un modèle de la maladie de Huntington

Le mécanisme découvert pourrait également aider à protéger les neurones chez des patients atteints de la maladie d'Alzheimer, de traumatisme cérébral ou d'autres maladies neurodégénéra

Peer-Reviewed Publication

Canadian Association for Neuroscience

Ce communiqué est disponible en anglais.

Une nouvelle étude présentée par le Dr Lynn Raymond, de l'Université de la Colombie-Britannique, montre que le blocage d'une classe spécifique des récepteurs de glutamate, appelés les récepteurs NMDA extrasynaptiques, peut améliorer l'apprentissage moteur et la coordination, et prévenir la mort des neurones dans un modèle animal de la maladie de Huntington.

La maladie de Huntington est une maladie héréditaire qui peut être détectée quelques décennies avant l'apparition de symptômes cliniques chez les humains. Une meilleure compréhension des premiers changements qui s'opèrent dans le cerveau des porteurs de la maladie d'Huntington, et des mécanismes qui sous-tendent ces changements, pourrait conduire à des traitements préventifs qui retarderont l'apparition des symptômes et la neurodégénérescence. «Après plus d'une décennie de recherches sur la phase pré- symptomatique de la maladie de Huntington, des marqueurs sont en cours de développement pour faciliter l'évaluation d'interventions thérapeutiques chez les individus porteurs de la maladie de Huntington, avant qu'ils ne soient malades. Ainsi, il sera possible de retarder l'apparition de la maladie», explique le Dr Raymond. Ces résultats ont été présentés lors du 8 ème congrès annuel de l'Association canadienne des neurosciences (Canadian Association for Neuroscience - Association canadienne des neurosciences - CAN- ACN) qui a lieu du 25 au 28 mai 2014.

On sait depuis longtemps que le glutamate, un neurotransmetteur, peut promouvoir la mort cellulaire, et que ses effets toxiques dépendent de l'action d'une famille de récepteurs connus sous le nom NMDARs (N-methyl-D-Aspartate ionotropic glutamate receptors). Malheureusement, les essais qui ont été fait pour empêcher ces effets toxiques par le blocage des NMDArs n'ont pas été fructueux, puisque de tels traitements ont de nombreux effets secondaires. Une hypothèse récente basée sur les travaux de nombreux scientifiques suggère que les NMDARs localisés à différents endroits sur les neurones peuvent avoir des effets opposés, ce qui expliquerait que le blocage de tous les NMDARs n'est pas une bonne option de traitement.

Une synapse est une structure qui permet à un neurone de se connecter à un autre neurone et de transmettre un signal électrique ou chimique. De nombreux récepteurs de neurotransmetteurs sont localisés au niveau des synapses puisqu'il s'agit de la zone principale où ces signaux chimiques sont transmis. Cependant, les récepteurs peuvent également se trouver en dehors des synapses, et dans ce cas ils sont appelés des récepteurs extra- synaptiques.

De nombreuses études récentes ont révélé que les NMDARs situés au niveau des synapses transmettent des signaux qui favorisent la survie des neurones, l'apprentissage et la mémoire, alors que les NMDARs extra- synaptiques bloquent les signaux de survie, interfèrent avec les mécanismes d'apprentissage, et activent des signaux de mort cellulaire.

Le Dr Raymond et son équipe ont pu, en utilisant une drogue qui bloque sélectivement les récepteurs NMDA extra- synaptiques de façon précoce, avant l'apparition de symptômes, retarder l'apparition des symptômes de la maladie d'Huntington dans un modèle de la maladie chez la souris. Ces résultats prometteurs pourraient conduire à de nouvelles avenues thérapeutiques pour les patients porteurs de la maladie de Huntington, et retarder l'apparition des symptômes de la maladie. «Le médicament que nous avons utilisé, la mémantine, est utilisé pour traiter les patients atteints de formes modérées de la maladie d'Alzheimer. Nos résultats suggèrent que les études cliniques avec la mémantine et d'autres médicaments exerçant une action similaire, devraient être entreprises chez des humains porteurs de la maladie de Huntington, en particulier avant l'apparition des premiers symptômes», explique le Dr Raymond.

Les NMDARs extra- synaptiques ont également été impliqués dans d'autres maladies neurodégénératives telles que la maladie d'Alzheimer, et dans les dommages causés par les traumatismes cérébraux et par certaines formes d' accident vasculaire cérébral. Ces résultats suggèrent donc de nouvelles avenues de traitement pour de nombreuses conditions dans lesquelles les neurones dégénèrent et meurent, une nouvelle façon de protéger les neurones avant l'apparition des symptômes de neurodégénérescence.

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