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Des mesures d’atténuation sans effet pour les tortues d’eau douce d’Ottawa

La croissance urbaine pourrait provoquer l’extinction de la population locale de tortues d’ici dix ans, selon une étude de l’Université d’Ottawa.

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University of Ottawa

Des mesures d’atténuation sans effet pour les tortues d’eau douce d’Ottawa

image: « Il ne faut pas se leurrer en pensant qu’en fait de conservation des tortues, on peut avoir le beurre et l’argent du beurre. Les mesures d’atténuation actuelles ne suffisent pas. » Gabriel Blouin-Demers— Professeur titulaire au Département de biologie de la Faculté des sciences view more 

Credit: Université d'Ottawa

La croissance urbaine pourrait provoquer l’extinction de la population locale de tortues d’ici dix ans, selon une étude de l’Université d’Ottawa.

L’étalement urbain et l’insuffisance des mesures d’atténuation pourraient bien entraîner l’extinction de la population de tortues d’eau douce dans la région d’Ottawa d’ici dix ans, selon une nouvelle étude de l’Université d’Ottawa et de l’Université Trent portant sur l’évolution de l’habitat de cette espèce entre 2010 et 2020. 

Plus particulièrement, l’aménagement de la promenade Terry-Fox, dans l’ouest de la ville, a gravement détérioré l’habitat de la tortue mouchetée (Emydoidea blandingii) et a causé un déclin de la population adulte de l’ordre de 70 % malgré les mesures d’atténuation mises en place (comme l’installation de clôtures de protection de la faune et l’aménagement de nouveaux milieux humides et de corridors fauniques).

Du statut Espèce en péril à la quasi-extinction

En tandem avec Anne-Christine Auge, autrice principale de l’étude et candidate au doctorat, et Dennis Murray, de l’Université Trent, le professeur Gabriel Blouin-Demers a analysé les changements dans l’habitat de cette espèce d’eau douce pendant plus de dix ans afin d’évaluer la viabilité de la population et d’en prédire les tendances. D’après cette analyse, la population locale de tortues atteindra le seuil de quasi-extinction d’ici quelques années.

« L’aménagement de la promenade Terry-Fox a suscité beaucoup d’opposition précisément en raison de la présence de tortues mouchetées », affirme Gabriel Blouin-Demers, professeur titulaire au Département de biologie de la Faculté des sciences. « Nous savons maintenant que ce projet aura mené cette population à l’extinction. »
 

L'habitat préféré de la tortue mouchetée

La tortue mouchetée, facilement reconnaissable à sa gorge jaune, affectionne les étangs de castor, les milieux humides et les lacs peu profonds, où elle hiberne dans la boue l’hiver et lézarde au soleil l’été. Cependant, l’urbanisation détruit son habitat de bien des manières : perte d’accès à l’eau et aux sources d’alimentation, augmentation du bruit ambiant, pollution, éclairage artificiel, risque de mortalité routière, etc.

« Il ne faut pas se leurrer en pensant qu’en fait de conservation des tortues, on peut avoir le beurre et l’argent du beurre, prévient le Pr Blouin-Demers. Les mesures d’atténuation actuelles ne suffisent pas. »

L’équipe a démontré que le développement urbain est incompatible avec la survie des tortues mouchetées et réclame la mise en place de mesures de surveillance et de conservation rigoureuses afin de protéger les espèces à risque dans les secteurs en voie d’urbanisation.

L’étude, intitulée « Demographic evidence that development is not compatible with sustainability in semi-urban freshwater turtles », est parue dans la revue Animal Conservationn.  


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