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L’impact humain sur l’évolution morphologique des animaux domestiques et sauvages s’intensifie depuis 1 000 ans

Peer-Reviewed Publication

CNRS

image: 

Raïole lamb (a race of sheep from the Cevennes region in France). For 8,000 years in the north-western Mediterranean region, wild and domestic animal size has been shaped by the environment and by human pressure, which has intensified in the last 1,000 years. 

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Credit: © Allowen Evin

Depuis le Moyen Âge, les activités humaines constituent le facteur d’évolution prépondérant de la taille des espèces animales domestiques et sauvages : la taille des animaux domestiques augmente tandis que celle des animaux sauvages diminue. Pourtant, pendant les 7 000 ans précédant cette époque, la taille des animaux domestiques et sauvages évoluait de manière synchrone et analogue, suggérant que les changements environnementaux et climatiques influençaient alors davantage cette évolution morphologique. Ces conclusions, inédites sur une telle échelle de temps, sont révélées par des scientifiques du CNRS1  dans une étude parue cette semaine dans la revue PNAS.

L’augmentation de la taille des espèces domestiques (mouton, chèvre, cochon, vache, poule, lapin) depuis 1 000 ans s’explique notamment par une anthropisation inouïe des environnements, une recherche active de gains de productivité et un développement des outils de sélection. En revanche l’impact humain sur la réduction de la taille des espèces sauvages (cerf, lièvre, renard) résulte de l’intensification de la chasse, de la fragmentation et de la réduction des habitats naturels.

Cette étude d’une ampleur sans précédent est le fruit d’une collaboration étroite et interdisciplinaire entre bioarchéologues, modélisateurs du climat et acteurs de l’archéologie préventive et programmée2 . Les résultats obtenus ont nécessité plus de 80 000 mesures d’ossements issues de 311 sites archéologiques du sud de la France. Leur croisement avec des données paléoenvironnementales, paléoclimatiques et archéologiques, relevées durant les 30 dernières années sur la région étudiée, a mis en évidence les liens étroits et évolutifs entre les sociétés humaines et leur environnement, et illustre l’impact croissant des activités humaines sur les populations animales.  

Pour l’équipe de recherche, ces conclusions offrent un cadre de compréhension précieux pour analyser l’adaptation des espèces animales face aux pressions anthropiques passées et actuelles. 

  1. Relevant de l’Institut des sciences de l’Évolution de Montpellier (CNRS/IRD/Université de Montpellier). Des scientifiques du laboratoire Archéologie des sociétés méditerranéennes (CNRS/Ministère de la culture/Université de Montpellier Paul Valéry) ont également participé à ces travaux.
  2. L’archéologie préventive a pour objectif d’assurer, sur terre et sous les eaux, la détection et l’étude scientifique des vestiges susceptibles d’être détruits par des travaux liés à l’aménagement du territoire. L’archéologie programmée, quant à elle, répond à une problématique scientifique précise et spécifique, portant sur des sites déjà connus et non menacés par des projets d’aménagement.

 


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