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Les sècheresses extrêmes affaiblissent les écosystèmes – la BFH-HAFL participe à la recherche

Extreme, prolonged drought conditions in grasslands around the world would greatly limit the long-term health and productivity of these crucial ecosystems

Peer-Reviewed Publication

Colorado State University

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The Semi-arid Grassland Research Center in northern Colorado. One of the sites used for the International Drought Experiment. Credit: Colorado State University College of Natural Sciences

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Credit: Colorado State University College of Natural Sciences

Embargo jusqu’au 16.10.2025, 20 h CEST

Les sècheresses font partie des perturbations les plus graves pour les écosystèmes. Les

années de sècheresse consécutives causent d’énormes dégâts, d’ordre écologique mais

aussi économique. Des équipes de recherche du monde entier ont voulu en savoir plus

sur les conséquences des sècheresses extrêmes, qui surviendront probablement plus

fréquemment à l’avenir à cause du changement climatique. Une étude récemment publiée

dans Science a analysé des données provenant de 74 steppes herbeuses et arbustives du

monde entier, réparties sur six continents. Avec une grande question, sur laquelle les avis

scientifiques divergeaient jusqu’à présent : lors d’une sècheresse prolongée, les

écosystèmes s’adaptent-ils (c’est-à-dire : leur fonction se stabilise-t-elle ?), ou

s’affaiblissent-ils de plus en plus au fil du temps ? Le point de départ était l’« International

Drought Experiment » (IDE), une étude mondiale de plusieurs années sur les effets de la

sècheresse sur la production végétale, reflet de la productivité des écosystèmes. La BFH-

HAFL est la seule institution suisse à avoir fourni des données à ce sujet.

Résultats

Globalement, les résultats sont clairs : plus les sècheresses sont longues et intenses, plus

les écosystèmes en souffrent. Mais pas seulement : « Après une initiale perte de

productivité, bon nombre d’habitats parviennent à s’adapter à des périodes de sècheresse

de plusieurs années », explique Andreas Stampfli de la BFH-HAFL. Selon lui, il faut noter

que la productivité d’une partie des sites étudiés n’a pratiquement pas varié, même après

plusieurs années consécutives de sècheresse. Il précise : « Il s’agit d’écosystèmes moins

limités en eau, typiques des climats plutôt humides de Suisse et d’Europe centrale. Ils

sont apparemment moins sensibles dans l’ensemble, car même lors d’un déficit extrême

de précipitations, de l’eau subsiste dans le sol et permet aux communautés d’espèces de

s’adapter. » La situation est différente dans les régions de prairies typiquement sèches

des États-Unis, de la Chine, de l’Argentine ou de l’Australie.

L’étude montre en outre qu’une succession de plusieurs années de sècheresse extrême,

qui ne surviennent normalement qu’une fois par siècle, entraine un effondrement

dramatique de la production végétale. Après quatre de ces années, la productivité

diminue d’environ 160 % de plus que lors de sècheresses modérées.

Une expérience mondiale sur la sècheresse en étudie les conséquences pour les

steppes herbeuses et arbustives

À l’aide de protections spécialement installées contre la pluie, les équipes de recherche

ont simulé des sècheresses de 12 mois sur une période de trois à quatre ans, afin d’enHaute école spécialisée bernoise | Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires HAFL |

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mesurer les conséquences sur la productivité des écosystèmes. En plus de la durée de ces

évènements, leur intensité a également été prise en compte. Chaque site a fait l’objet

d’une « sècheresse centennale » ; une situation extrême, aujourd’hui rare, mais qui

deviendra nettement plus fréquente en raison du changement climatique.

Les écologues de la BFH Andreas Stampfli et Michaela Zeiter ont contribué aux données

avec une expérience à Thoune. « Sur douze surfaces de prairie de même superficie, six

ont été recouvertes de plaques de plexiglas, qui ont réduit la quantité de pluie arrivant au

sol de 33 % par rapport à la normale », explique Andreas Stampfli. Cela simule ainsi

précisément, pour une pluviométrie annuelle moyenne, la plus sèche des cent dernières

années. Le fonctionnement et la composition en espèces de l’écosystème ont été relevés

avant, pendant et après cette simulation.

Andreas Stampfli, Michaela Zeiter et leurs coauteur-e-s lancent un avertissement : « Si, à

l’avenir, les sècheresses durent plus longtemps et sont plus sévères, les écosystèmes

pourraient perdre en résilience. C’est un signal d’alarme pour le futur de nombreux

habitats. »

Publication : Timothy Ohlert, Melinda D. Smith et al. (2025) Drought intensity and

duration interact to magnify losses in primary productivity. Science.

DOI: 10.1126/science.ads8144

Renseignements pour les médias

Dr Andreas Stampfli, andreas.stampfli@bfh.ch, +41 31 910 21 98

Dr Michaela Zeiter, michaela.zeiter@bfh.ch, +41 31 910 22 42


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