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Selon une étude menée à l’Université Concordia, le niveau de bruit généré par les conversations dans les bureaux dépend de l’environnement, de l’aménagement des lieux et du type d’interaction

Le chercheur Joonhee Lee conclut qu’en présence de niveaux sonores plus élevés, les cloisons des bureaux à aire ouverte arrivent moins efficacement qu’on le croyait à réduire le bruit

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Concordia University

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Joonhee Lee

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Credit: Concordia University

La plupart des bureaux comptent une ou un membre du personnel qui a du mal à contrôler le volume de sa voix. Que celle-ci soit trop forte ou trop faible, cela peut déranger les collègues, d’autant plus que les lieux de travail à aire ouverte sont de plus en plus répandus et que les bureaux fermés pouvant assurer calme et intimité sont devenus rares.

Une nouvelle étude menée par une équipe de recherche de l’Université Concordia et publiée dans la revue Science and Technology for the Built Environment révèle que le volume des conversations qui se déroulent au bureau dépend souvent d’autres facteurs que les habitudes personnelles des employés. Le niveau vocal de chaque membre du personnel est le facteur le plus important, mais l’aménagement physique du lieu de travail et le type de communication jouent également un rôle.

Plutôt que d’essayer de simuler un environnement de bureau en laboratoire, l’équipe de recherche a choisi d’examiner les niveaux sonores réels dans deux bureaux, l’un à Montréal et l’autre à Québec, fréquentés par plus de 70 personnes s’exprimant en anglais et en français.

À l’aide de sonomètres de haute précision permettant de capter les fluctuations des niveaux sonores, l’équipe a enregistré les membres du personnel dans divers environnements de bureau et postes de travail ainsi que lors de plusieurs activités. Les mesures ont été prises pendant des conversations et de courtes séances de lecture ayant lieu dans des bureaux à aire ouverte avec ou sans cloisons, dans des bureaux privés ainsi que dans des salles de réunion petites ou grandes. Les interactions englobaient tant des conversations informelles que des réunions en ligne avec ou sans casque d’écoute.

Menée en collaboration avec la société d’acoustique montréalaise Soft dB, l’étude tenait compte du bruit de fond et de l’acoustique des pièces.

Les cloisons délimitant les postes de travail ne sont peut-être pas aussi efficaces que l’on croyait

« Nous avons constaté que les gens parlent beaucoup plus fort lorsqu’ils se trouvent dans un bureau à aires ouvertes doté de cloisons délimitant les postes de travail », indique Joonhee Lee, professeur agrégé au Département de génie du bâtiment, civil et environnemental, et auteur source de l’étude.

« Lorsque les personnes participantes se trouvaient dans un bureau cloisonné, elles parlaient naturellement plus fort. Bien que les cloisons soient efficaces pour atténuer le bruit des conversations, elles ne jouent pas toujours pleinement leur rôle, car les employés ont souvent tendance à s’exprimer plus fort qu’ils ne le feraient en l’absence de cloisons. »

En revanche, les salles de réunion affichaient des niveaux sonores constants, quelle que soit leur taille, tandis que les volumes enregistrés lors des téléconférences étaient légèrement plus élevés que lors des discussions en personne. La langue, quant à elle, n’avait pas d’effet notable sur le niveau des voix.

L’une des conclusions les plus frappantes a été que les volumes vocaux enregistrés dans la vie réelle étaient globalement inférieurs à ceux établis selon les normes de l’industrie. Ces normes sont souvent fondées sur des tests en laboratoire effectués dans des salles anéchoïques, où en l’absence de rétroaction acoustique, les locuteurs ne peuvent évaluer la puissance de leur voix. Cela porte à croire que les normes visant à préserver la confidentialité des conversations et à réduire le bruit qui sont appliquées dans la conception des bureaux ne reflètent peut-être pas fidèlement le volume réel des conversations entre collègues.

Joonhee Lee fait remarquer que les environnements de bureau optimaux présentent au moins un certain bruit de fond, et qu’un environnement totalement silencieux peut être presque autant source de distraction qu’un environnement trop bruyant.

« Une réduction du bruit de fond a pour effet d’amplifier la perception d’autres types de bruit, ajoute le chercheur. Un certain niveau de bruit de fond aide en fait les employés à être plus performants. »

L’article a été rédigé par la doctorante Rewan Toubar et Roderick Mackenzie, directeur adjoint du service de consultation acoustique de Soft dB.

L’étude a été financée par l’American Society of Heating, Refrigerating and Air-Conditioning Engineers (ASHRAE).

Lisez l’article cité : « Speech level variation by office environment and communication type ».


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