News Release

Eric Nestler reçoit le Prix Synapsy 2025 de l’UNIGE

Le psychiatre et neuroscientifique américain Eric Nestler est récompensé pour ses travaux pionniers voués au rapprochement entre recherche en neurosciences fondamentales et psychiatrie clinique.

Grant and Award Announcement

Université de Genève

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American psychiatrist and neuroscientist Eric Nestler is being honoured for his pioneering work in bridging the gap between fundamental neuroscience research and clinical psychiatry.

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Credit: DR

Le Centre Synapsy de recherche en neurosciences pour la santé mentale de la Faculté de médecine de l’Université de Genève (UNIGE) décerne son tout premier prix au professeur Eric Nestler, figure majeure de la neurobiologie, de la dépression et des addictions. Ce prix distingue une carrière consacrée à relier les découvertes fondamentales sur le cerveau à des avancées cliniques concrètes en santé mentale


Depuis une vingtaine d’années, la psychiatrie a changé de paradigme. Portée par une ambition scientifique nouvelle, elle cherche à comprendre les mécanismes biologiques à l’origine des troubles mentaux pour améliorer leur diagnostic et leur traitement. Cette approche translationnelle vise à faire dialoguer neurosciences et psychiatrie, deux disciplines souvent cloisonnées. Ce virage constitue le cœur de la mission du Centre Synapsy de recherche en neurosciences pour la santé mentale de la Faculté de médecine de l’UNIGE (Centre Synapsy). Créé en 2010 comme Pôle national de recherche, Synapsy est devenu en 2022 un centre facultaire permanent. Et l’enjeu de sa mission est colossal. En 2019, près de 970 millions de personnes dans le monde vivaient avec un trouble mental, principalement l’anxiété et la dépression, selon l’OMS. Ces maladies réduisent significativement l’espérance de vie et impactent la société dans son ensemble. Elles nécessitent de nouvelles approches pour être combattues et tout commence par la recherche. C’est pour valoriser celles et ceux qui contribuent à rapprocher recherche et réalité clinique que le Prix Synapsy a été créé. C'est un prix honorifique et une somme d'argent dédiée à la personne. Son tout premier lauréat, Eric Nestler, docteur en médecine, chercheur et doyen Anne et Joel Ehrenkranz à la Faculté de médecine Icahn de Mount Sinai (New York), incarne parfaitement cette approche.


Une recherche entre deux mondes

Eric Nestler a consacré sa carrière à explorer les bases biologiques de la dépression et de l’addiction. Ses travaux pionniers ont montré comment le stress ou les substances addictives modifient durablement l’expression des gènes dans le cerveau, affectant les circuits neuronaux de la récompense et de l’humeur. « Eric Nestler a été l’un des tout premiers à démontrer qu’il est non seulement possible, mais nécessaire de bâtir des ponts solides entre neurosciences fondamentales et psychiatrie clinique », souligne Christian Lüscher, professeur à l’UNIGE, directeur du Centre Synapsy et président du jury du prix. « Son parcours incarne parfaitement la vision que porte Synapsy, à savoir une recherche sur le cerveau qui s’ouvre à la société et qui œuvre à soulager la souffrance psychique. »


Auteur de plus de 700 publications, Eric Nestler a durablement influencé sa discipline, notamment en amenant une vision dynamique de la résilience, cette capacité mentale à s’adapter face aux difficultés et à rebondir après des situations stressantes ou traumatisantes. « Nous avons montré que la résilience n’est pas simplement une absence de vulnérabilité, mais un processus actif, un programme moléculaire qui peut être stimulé et renforcé pour notamment faire face à la dépression », explique-t-il. 


L’importance de la formation

Formé à la fois comme psychiatre et comme neuroscientifique, Eric Nestler a toujours fait le lien entre modèles expérimentaux et réalités cliniques. « Nous commençons par des observations humaines pour concevoir des expériences sur des animaux, que nous validons ensuite sur des tissus cérébraux post-mortem provenant de patients, avant de revenir aux modèles animaux pour générer de nouvelles approches en vue d'applications cliniques éventuelles », résume-t-il. Plusieurs mécanismes identifiés par cette méthode translationnelle rigoureuse ont aujourd’hui atteint le stade des essais cliniques. « Pour faire progresser la santé mentale, les laboratoires de recherche de demain devront faire cohabiter molécules, cellules, circuits et comportements, pour établir le lien causal entre ces différentes échelles. », ajoute-t-il.


Pour lui, à l’image de la démarche de Synapsy, cette nouvelle stratégie translationnelle pour aborder la recherche ne suffit pas en soi. « Il faut également créer un véritable écosystème scientifique en formant des chercheuses et chercheurs hybrides, capables de naviguer entre recherche clinique en psychiatrie et recherche fondamentale en neuroscience », précise-t-il.  


Propulser un nouvel écosystème

« La santé mentale a trop longtemps souffert d’un cloisonnement entre la recherche et la clinique », rappelle Christian Lüscher. « Avec le Centre Synapsy, nous voulons créer un espace de collaboration, de confiance, où les disciplines s’enrichissent mutuellement. C’est ainsi que l’on fait émerger une psychiatrie moderne, fondée sur les mécanismes du cerveau, mais centrée sur les besoins des patientes et des patients. »


En récompensant Eric Nestler, le Centre Synapsy entend rendre hommage à un scientifique dont l’œuvre a inspiré une génération entière et ouvert la voie à des traitements plus précis et efficaces, issus des observations cliniques faites sur l’humain.


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