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Une équipe de recherche de l’Université Concordia découvre un marqueur clé liant la maladie coronarienne au déclin cognitif

Un nouveau modèle combinant une douzaine de paramètres permet de mesurer les différences dans la structure de la substance blanche entre les sujets âgés atteints de la maladie coronarienne et les témoins sains

Peer-Reviewed Publication

Concordia University

Claudine Gauthier and Zacharie Potvin-Jutras

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Claudine Gauthier and Zacharie Potvin-Jutras

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Credit: Concordia University

Les personnes atteintes de maladie coronarienne – un rétrécissement ou un blocage des vaisseaux sanguins qui alimentent le cœur – présentent un risque accru d’accident vasculaire cérébral, de troubles cognitifs et de démence. Cependant, le lien entre la maladie coronarienne et les fonctions cognitives reste méconnu.

Une nouvelle étude menée par une équipe de recherche de l’Université Concordia s’intéresse à l’incidence de la maladie sur la substance blanche, réseau de fibres nerveuses qui relie différentes régions du cerveau et joue un rôle essentiel dans la transmission efficace de l’information.

Publiée dans la revue Journal of Neuroscience, cette étude repose sur une approche multivariée novatrice basée sur 12 paramètres distincts. L’équipe a comparé les résultats des examens et les IRM de 43 personnes atteintes de maladie coronarienne à ceux de 36 sujets sains. Toutes les personnes participantes étaient âgées de plus de 50 ans.

Les analyses ont révélé que, dans le cas des personnes atteintes de maladie coronarienne, la substance blanche présentait des modifications structurelles plus étendues que chez les personnes en bonne santé. Ces modifications étaient particulièrement marquées dans les régions du cerveau alimentées par l’artère cérébrale moyenne et l’artère cérébrale antérieure, toutes deux essentielles au maintien des fonctions cognitives et motrices.

« Cela nous semble logique, car ces régions, et en particulier le territoire de l’artère cérébrale moyenne, sont particulièrement sujettes aux AVC », explique Zacharie Potvin-Jutras, doctorant et auteur principal de l’étude. « Nous nous sommes assurés qu’il n’y avait aucun antécédent d’AVC parmi les sujets atteints de maladie coronarienne.

« Notre objectif est d’examiner les paramètres au début d’une maladie cardiaque, avant qu’il n’y ait eu répercussions notables sur le cerveau », précise le chercheur.

De petits indicateurs pour obtenir une vue d’ensemble

L’approche multivariée consistant à combiner plusieurs mesures individuelles de la substance blanche pour en faire en une seule mesure globale présente des avantages par rapport aux études univariées antérieures. Elle permet en effet aux chercheurs de simplifier des aspects complexes de la santé cérébrale et de les combiner en une seule mesure pouvant être employée sur un groupe témoin. Bien que les variations individuelles entre les sujets atteints de maladie coronarienne et les témoins sains puissent être très faibles, lorsqu’elles sont considérées dans leur ensemble, elles peuvent fournir des indicateurs révélateurs des premiers stades de la déficience cognitive.

« Les paramètres se recoupent souvent; autrement dit, ils mesurent des éléments qui sont liés les uns aux autres », précise la Pre Claudine Gauthier, auteure source et professeure agrégée au Département de physique. « Le fait de disposer d’un indicateur unique qui rend compte de nombreux aspects de la santé cérébrale nous permet de déceler les différences entre les patients et les témoins qui traduisent une combinaison complexe de changements, et ce, en une seule analyse. Nous pouvons ensuite décortiquer ces données et déterminer quels aspects de la santé de la substance blanche ont été les plus déterminants dans ces différences. »

Les chercheurs ont découvert que ces changements étaient principalement liés à une diminution de la teneur en myéline, la gaine adipeuse qui isole les fibres nerveuses et permet aux signaux de se propager rapidement dans le cerveau. La perte de myéline peut ralentir la communication entre les cellules cérébrales et constitue souvent un signe précoce de vieillissement cognitif.

Il est intéressant de noter que les sujets présentant une plus grande intégrité de la myéline (plus particulièrement au regard du marqueur appelé R1) ont obtenu de meilleurs résultats aux tests de vitesse de traitement, un aspect essentiel de la réflexion et de l’attention. Cependant, aucune différence notable n’a été observée entre les groupes en ce qui concerne les performances cognitives globales, ce qui semble indiquer que les changements cérébraux peuvent précéder l’apparition de symptômes perceptibles.

« Cette étude nous permet de mieux comprendre l’incidence des mécanismes propres à la maladie coronarienne sur la santé de la substance blanche », indique la Pre Gauthier. « Maintenant que nous savons que la teneur en myéline est un biomarqueur fiable de la maladie coronarienne, la prochaine étape consiste à nous concentrer sur les interventions possibles. Si nous mettons en place une intervention préventive axée sur le mode de vie, nous pouvons en optimiser l’intensité pour améliorer la santé de la myéline et maintenir les fonctions cognitives. »

Cette étude a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada, la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Canada et la Fondation Brain Canada.

Lisez l’article cité : “Multivariate White Matter Microstructure Alterations in Older Adults with Coronary Artery Disease


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