Une nouvelle méthode de projection des répercussions de lactivité humaine sur la température laisse entrevoir un réchauffement considérable de la planète dici la fin du siècle. Il ny a là rien de nouveau. Toutefois, dans de nombreuses régions, les schémas du réchauffement pourraient différer notablement de ceux qui ressortent des modèles informatiques demploi courant.
La nouvelle méthode, décrite dans la revue Geophysical Research Letters par des chercheurs de lUniversité McGill, repose sur la prise en compte des hausses de température historiques provoquées par laugmentation de la concentration des gaz à effet de serre et dautres influences climatiques. La démarche proposée pourrait venir sajouter aux modèles climatiques complexes à titre doutil complémentaire permettant deffectuer des projections plus fiables à léchelle régionale, avancent les chercheurs.
« En établissant un lien entre les données historiques et actuelles, cette nouvelle méthode modélise lensemble des réactions atmosphériques provoquées par la quantité astronomique de forces et de structures en interaction, des nuages aux courants océaniques, en passant par les systèmes météorologiques », explique Shaun Lovejoy, auteur principal de létude et professeur de physique à lUniversité McGill.
« Notre méthode corrobore la conclusion du Groupe dexperts intergouvernemental sur lévolution du climat (GIEC), à savoir que lhumanité doit diminuer de façon draconienne ses émissions de gaz à effet de serre pour éviter un réchauffement catastrophique », ajoute-t-il. « Mais elle fait également ressortir certaines nuances importantes et met en lumière la nécessité de tenir compte des données historiques pour faire des projections climatiques régionales précises, évaluer les répercussions des changements climatiques et prendre des décisions éclairées. »
Selon cette nouvelle méthode, les modèles informatiques surestimeraient ou sous-estimeraient notablement le rythme du réchauffement climatique sur des territoires couvrant plus de 39 % de la planète, considèrent Shaun Lovejoy et son coauteur, le doctorant Raphaël Hébert (aujourdhui chercheur à lInstitut Alfred-Wegener, à Potsdam).
« Les modèles climatiques sont de précieux outils de recherche, mais les projections régionales qui en découlent ne sont pas encore assez fiables et doivent donc être considérées avec prudence », affirment les chercheurs. « Il faudrait adjoindre à ces modèles classiques des méthodes de projection régionale fondées sur des données historiques. Lidéal serait de mettre au point des méthodes hybrides offrant les avantages des deux démarches, soit lhistorique et la classique. »
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Journal
Geophysical Research Letters