News Release

Les thermomètres chimiques prennent la température à l’échelle nanométrique

Peer-Reviewed Publication

CNRS

Chemical Thermometers Take Temperature to the Nanometric Scale

image: Temperature map of a gold nanowire on a silicon substrate, Joule-heated by the application of an electrical current of 7 mA, obtained through infrared thermography (top) and a spin-crossover surface thermometer (bottom). While heating remains undetectable in infrared due to low thermal and spatial resolution, temperature distribution is well resolved using an SCO-based thermometer, which reveals a "hot spot" resulting from a malfunction of the component. view more 

Credit: Ridier et al.

La miniaturisation des composants électroniques et l’augmentation de leur densité d’intégration a pour effet d'augmenter considérablement les flux de chaleur, pouvant mener à des phénomènes de surchauffe. Mais comment mesurer ces événements parfois nanométriques, alors que les solutions conventionnelles comme la thermographie infrarouge ne permettent pas de descendre sous le micromètre (1000 fois plus grand qu’un nanomètre) ?

Une équipe de recherche regroupant des scientifiques de deux laboratoires du CNRS, le Laboratoire de chimie de coordination et le Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes, propose d’utiliser pour cela les capacités de bistabilité d’une famille de composés chimiques appelée molécules à transition de spin (TS). Celles-ci présentent deux états électroniques, avec des propriétés physiques différentes, et peuvent passer de l’un à l’autre lorsqu’elles reçoivent ou perdent de l’énergie. Par exemple, certaines changent de couleur en fonction de la température.

Une fois déposées en couche mince sur un composant électronique, les molécules à TS voient leurs propriétés optiques évoluer en fonction de la température. Ce thermomètre chimique permet donc d’établir une cartographie thermique, à l'échelle nanométrique, de la surface de circuits microélectroniques. Mais la principale prouesse de ces revêtements moléculaires à TS réside dans sa stabilité unique : les propriétés des molécules restent inchangées, même après plus de 10 millions de cycles thermiques sous atmosphère ambiante et jusqu’à des températures élevées (230°C).

Cette innovation* résout donc la principale faiblesse des molécules à TS qui est leur fatigabilité, le fait que leurs propriétés finissent par être altérées après de multiples passages d’un état électronique à un autre. Elle pourrait bientôt être employée dans l’industrie microélectronique pour sonder les processus thermiques locaux et ainsi améliorer la conception des dispositifs futurs.

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Note

*- Elle a fait l’objet d’un dépôt de brevet le 1er octobre 2019 (brevet n°FR1910886)


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