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Faire le grand saut

Selon une nouvelle étude de l’Université Concordia menée auprès de jeunes de la génération Y, le soutien des parents et des pairs est essentiel au moment de quitter le domicile familial

Peer-Reviewed Publication

Concordia University

Ce communiqué est disponible en anglais.

Montréal, le 6 novembre 2013 – Le départ du foyer parental représente un jalon important qui marque l'entrée dans la vie adulte. Mais aujourd'hui, les jeunes demeurent à la maison plus longtemps. En fait, à l'époque du recensement de 2011 de Statistique Canada, 42,3 % des jeunes adultes de 20 à 29 ans habitaient toujours chez leurs parents – comparativement à 32,1 % en 1991 et à 26,9 % en 1981.

La diminution du nombre d'emplois de cols bleus, l'augmentation des coûts du logement et le besoin croissant de prolonger les études au-delà du secondaire ont influé sur la manière dont les jeunes adultes quittent le nid familial, le moment qu'ils choisissent pour le faire et les motifs qui les animent. Par ailleurs, les jeunes sont moins enclins à prendre des responsabilités d'adulte que ceux des générations précédentes.

Selon des données récentes, les personnes dans la jeune vingtaine – aussi appelées écho-boomers ou génération Y – franchissent une toute nouvelle étape que les générations précédentes n'ont pas connue : l'émergence de l'âge adulte. Une nouvelle étude du Département des sciences humaines appliquées de l'Université Concordia examine dans quelle mesure le fait de quitter le domicile familial de sa propre initiative constitue un élément crucial de la transition vers l'âge adulte.

En effet, l'abandon du foyer parental représenterait une transition importante, susceptible de provoquer une crise. Heureusement, avec un peu d'aide des parents et des amis, il est possible de traverser cette étape difficile. Cette dernière constatation a des conséquences dans le cas de jeunes défavorisés.

Varda Mann-Feder, professeure en sciences humaines appliquées de et auteure principale de cette recherche dont le compte rendu doit paraître dans le Canadian Journal of Youth and Family, explique que les parents et les pairs jouent un rôle prépondérant dans le processus d'abandon du nid familial. La chercheuse a pu corroborer ce résultat dans le cadre des entrevues approfondies qu'elle et son équipe ont menées auprès de 32 adultes en devenir, déjà partis de la maison ou qui envisagent de le faire.

Ceux qui avaient déjà quitté le domicile familial ont affirmé que leurs parents avaient notablement contribué au succès de leur déménagement puisqu'ils leur offraient à la fois une aide concrète et un filet de sécurité, tant sur le plan émotif que financier. La présence des pairs s'est révélée tout aussi importante. En effet, plutôt que de s'adresser à leurs parents, les participants préféraient se tourner vers des amis pour apprendre les rudiments nécessaires à leur autonomie.

Dans le cas des participants encore à la maison, les pairs et les parents comptaient pour beaucoup dans l'idée de déménager. Les amis qui avaient déjà vécu cette étape représentaient une importante source d'information sur le sujet et sur l'à-propos d'une telle décision. En outre, pour ceux et celles toujours chez leurs parents, le fait de pouvoir observer leurs congénères et adopter des stratégies similaires ou éviter leurs erreurs contribuait à les rassurer.

« Cette étude démontre que les pairs continuent de jouer un rôle essentiel dans le développement après l'adolescence, affirme la Pre Mann-Feder. Ils fournissent des renseignements inestimables, qu'on ne peut obtenir auprès d'un parent ou d'un partenaire. Cette découverte me donne de l'espoir quant aux adultes en devenir qui ne disposent d'aucun filet de sécurité parental, ces jeunes qui atteignent l'âge de la majorité et qui sont forcés de quitter une famille d'accueil ou un établissement de soins de santé mentale ou encore, qui ont eu des démêlés avec la justice alors qu'ils étaient mineurs. »

En effet, malgré d'importants investissements dans les programmes visant à aider ces jeunes dans leur transition vers une vie autonome, les résultats se sont révélés médiocres dans l'ensemble. La Pre Mann-Feder souhaite faire de cette étude la première phase d'un programme de recherche qui servira de guide pour élaborer des politiques et des initiatives ciblées afin de soutenir une saine transition vers l'âge adulte chez les jeunes défavorisés.

Le nouveau programme de 2e cycle en travail auprès des jeunes de l'Université Concordia contribuera à promouvoir ce type de recherche. Assorti de 33 crédits, il prépare les étudiants à travailler auprès des jeunes, tant dans la population générale qu'en contexte spécialisé, comme les familles d'accueil.

Il s'appuie sur une méthode appliquée qui combine connaissances cliniques et action communautaire en faveur des jeunes. « Nos étudiants développent des compétences avancées en intervention et des aptitudes démontrées à établir des relations facilitantes. De plus, ils privilégient les démarches collaboratives, basées sur le renforcement et adaptées à divers contextes »,ajoute la Pre Mann-Feder.

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Partenaires de recherche : Cette étude a été financée par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. Elle a été codirigée par Allison Eades et Emma Sobel, étudiantes aux cycles supérieures en intervention dans les systèmes humains à Concordia, ainsi que Jack DeStefano de l'Université McGill.


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