News Release

La dernière chance pour la biodiversité de Madagascar

Les actions les plus importantes que le nouveau gouvernement de Madagascar doit mener pour empêcher la perte à jamais des espèces et de leurs habitats.

Peer-Reviewed Publication

Bangor University

One of Madagascar's Lemurs

image: Many of Madagascar's iconic lemur species such as this black and white ruffed lemur are critically endangered. view more 

Credit: Copyright Daniel Burgas.

Des scientifiques du monde entier se sont réunis pour identifier les actions les plus importantes que le nouveau gouvernement de Madagascar doit mener pour empêcher la perte à tout jamais des espèces et de leurs habitats.

En janvier, Andry Rajoelina, président récemment élu de Madagascar, a commencé son mandat de cinq ans. Un groupe de scientifiques de Madagascar, du Royaume-Uni, d'Australie, des États-Unis et de la Finlande a publié un document recommandant les actions prioritaires que le nouveau gouvernement doit entreprendre pour enrayer le déclin précipité de la biodiversité et aider à se mettre Madagascar sur la trajectoire d'une croissance durable.

Le professeur Jonah Ratsimbazafy, de l'Université d'Antananarivo et l'un des coauteurs de l'article, a déclaré: «Les États-Unis ont la Statue de la Liberté, la France a la tour Eifel.... Pour nous à Madagascar, c'est notre biodiversité (le produit de millions d'années d'évolution), qui constitue le patrimoine unique pour lequel nous sommes connus dans le monde entier. Nous ne pouvons pas laisser disparaître ces merveilles naturelles, qui incluent 100 types de lémuriens différents que l'on ne trouve nulle part ailleurs sur la planète. Nous devons agir maintenant avant qu'il ne soit trop tard ».

Selon le groupe, les aires protégées de Madagascar, parmi les plus importantes du monde pour la biodiversité, ont terriblement souffert ces dernières années des activités illégales d'exploitation minière, d'exploitation forestière et de collecte d'espèces menacées destinées au commerce des animaux de compagnie. Ils soulignent que l'insécurité qui accompagne cette exploitation illégale est néfaste pour l'homme et pour la nature.

Le Dr Herizo Andrianandrasana, le premier Malagasy diplômé en Docteur en Philosophie durant les 800 ans d'histoire de l'Université d'Oxford et un écologiste Malagasy expérimenté, a commenté: «La destruction de la biodiversité Malagasy profite à peu de personnes, qui tirent profit du trafic de bois de rose, de l'exploitation minière illégale dans les aires protégées ou du commerce interdit d'espèces telles que nos tortues en danger critique. Cependant, les coûts sont généralisés et touchent tous les Malagasy."

Le groupe a identifié cinq mesures prioritaires pour le nouveau gouvernement: investir dans les aires protégées, renforcer le droit des populations locales sur les ressources naturelles, garantir le développement de nouvelles infrastructures afin de limiter les impacts sur la biodiversité, lutter contre la criminalité environnementale et investir dans des efforts de restauration majeurs qui s'attaqueront au problème de crise croissante du bois de feu dans le pays.

L'équipe prend bien soin de souligner que la conservation doit bénéficier et non nuire aux communautés locales.

Professeur Julia Jones de l'Université de Bangor, qui travaille à Madagascar depuis près de 20 ans et a dirigé l'étude, a déclaré: «Madagascar est l'un des pays les plus pauvres de la planète. Plus de 40% des enfants de moins de cinq ans souffrent d'un retard de croissance dû à la malnutrition et le pays compte plus de personnes vivant dans l'extrême pauvreté que presque partout ailleurs sur la planète. La conservation doit donc contribuer aux efforts nationaux visant le développement économique, et non les nuire. Cela ne doit pas aggraver la situation des pauvres dans le milieu rural qui sont si souvent marginalisés dans la prise de décision. "

L'équipe est convaincue qu'agir dans les cinq domaines pourrait faire toute la différence. Selon le Professeur Ratsimbazafy : "Le temps est venu d'agir - il n'est pas trop tard pour changer la donne à Madagascar, mais ce le sera bientôt."

Professeure Jones a ajouté: «Depuis son élection, le président Rajoelina a clairement indiqué qu'il reconnaissait l'importance de la biodiversité à Madagascar. Nous veillerons à ce qu'il dispose d'un exemplaire de cet article et à ce que le contenu soit bien partagé à Madagascar (et aux bailleurs potentiels dont le soutien sera nécessaire). Nos co-auteurs, ainsi que de nombreux autres scientifiques Malagasys et internationaux actifs qui s'intéressent à Madagascar, sont tous prêts à aider le nouveau président à faire en sorte que son mandat puisse constituer le point tournant nécessaire pour Madagascar et sa faune. "

L'article «The last chance for Madagascar's biodiversity» sera publié dans Nature Sustainability.

Il a été écrit par des auteurs de l'Université de Bangor, de l'Université d'Antananarivo, du Fonds Mondial pour la Nature (WWF) à Madagascar, de l'Université du Queensland, de Durrell Wildlife Trust Madagascar, de l'Université de Helsinki, de l'Université James Cook, du Muséum d'Histoire Naturelle de Chicago, de l'UICN, de Global Wildlife Conservation, de Conservation International Madagascar, de l'Université de Stirling, de Madagasikara Voakajy, de Wildlife Conservation Society Madagascar, de World Resources Institute et de l'Université Stony Brook.

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