Le réchauffement des eaux océaniques pourrait entraver la capacité des poissons, surtout les gros, à extraire de leur environnement loxygène dont ils ont besoin pour générer lénergie nécessaire aux mouvements, à la croissance et à la reproduction. Dans un article publié récemment dans la revue Proceedings of the National Academy of Science, une équipe de chercheurs de lUniversité McGill, de lUniversité du Montana et de lUniversité Radboud décrivent le nouveau modèle mis au point pour évaluer leffet de la température de leau, de la disponibilité de loxygène, de la taille du corps et de lactivité sur les besoins en oxygène des poissons.
Le modèle sappuie sur des principes physicochimiques portant sur la consommation et la diffusion doxygène à la surface des branchies par rapport à la température de leau et à la taille des poissons. Les chercheurs ont comparé les prévisions à la consommation réelle doxygène par des poissons de différentes tailles, et de plus de 200 espèces, à différentes températures deau.
Dans une eau de plus en plus chaude, le besoin en oxygène des poissons dépassera la capacité dextraction de leurs branchies
« Daprès nos données, plus la température augmentera, moins les poissons dun grand nombre despèces seront capables dextraire toute loxygène dont ils ont besoin à laide de leurs branchies », explique Juan Rubalcaba, boursier postdoctoral Marie-Curie à lUniversité McGill et auteur principal de larticle. « Le réchauffement de leau fait diminuer la capacité aérobique, et les gros poissons pourraient être particulièrement touchés. On peut en déduire que le réchauffement climatique risque dentraver la capacité aérobique des poissons et de nuire à leurs fonctions physiologiques. »
« Partout dans le monde, les changements climatiques entraînent déjà une augmentation de la température de leau et bon nombre despèces de poissons doivent sadapter à ce réchauffement rapide, soit en se déplaçant vers des régions plus froides, soit en procédant à des transformations, comme une réduction de la taille au fil des générations, pour éviter les problèmes respiratoires », précise Art Woods, professeur de sciences biologiques à lUniversité du Montana et auteur en chef de larticle. « En tenant compte du rôle de loxygène et en prédisant les variations du taux métabolique des poissons, ce modèle se distingue des théories actuelles, qui mettent laccent sur la taille des poissons et la température. »
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Larticle « Oxygen limitation may affect the temperature and size dependence of metabolism in aquatic ectotherms », par Juan G. Rubalcaba et coll., a été publié dans la revue Proceedings of the National Academy of Science.DOI : 10.1073/pnas.2003292117
Létude a été financée par une bourse individuelle Marie Skłodowska-Curie attribuée par la Commission européenne.
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