Des chercheurs de lUniversité McGill ont découvert que les mitochondries, véritables centrales énergétiques de la cellule, préviennent la mort des cellules lorsque celles-ci manquent de nutriments. Cette découverte laisse entrevoir une cible possible pour les anticancéreux de la prochaine génération.
Leur étude, publiée le 21 septembre dans la revue Molecular Cell, sinscrit dans la suite des travaux de Nahum Sonenberg, professeur à McGill et lun des auteurs principaux de larticle.
Nos cellules croissent en volume ainsi quen masse et se multiplient grâce à un processus dirigé par un chef dorchestre appelé « mTOR » (Mechanistic Target of Rapamycin). Il y a des années, le Pr Sonenberg a découvert que mTOR régissait également lexpression des protéines dans toutes les cellules de lêtre humain. Plus précisément, mTOR cible la synthèse sélective des protéines destinées aux mitochondries, structures cellulaires semblables à des bactéries qui produisent lénergie nécessaire à la croissance et à la division des cellules.
En collaboration avec les laboratoires de deux chercheurs de lUniversité McGill, Heidi McBride et John Bergeron, le Pr Sonenberg et son équipe viennent maintenant de montrer que mTOR commande aussi lexpression de protéines modifiant la structure et le fonctionnement des mitochondries, permettant ainsi à la cellule déchapper à la mort.
Leurs travaux pourraient avoir des retombées sur le traitement du cancer, puisque des médicaments agissant sur mTOR font actuellement lobjet dessais cliniques dans cette maladie. Or, bien que ces traitements stoppent efficacement la prolifération et la croissance des cellules cancéreuses, ces dernières demeurent bien vivantes, même lorsque privées de nutriments. La nouvelle étude révèle que les mitochondries favorisent la survie de ces cellules en se fusionnant les unes aux autres, un phénomène qui bloque lapoptose, cest-à-dire la mort cellulaire programmée.
Cette découverte pourrait conduire à la mise au point de traitements dassociation qui, en neutralisant la protection mitochondriale, provoqueraient la mort de la cellule cancéreuse, évoquent les chercheurs.
Deux boursiers postdoctoraux des laboratoires des Prs Sonenberg et McBride, Masahiro Morita actuellement au Centre des sciences de la santé de lUniversité du Texas à San Antonio et Julien Prudent actuellement à lUnité de biologie mitochondriale du Conseil de recherches médicales à Cambridge, au Royaume-Uni ont dirigé léquipe de collaborateurs ayant cartographié avec précision cette voie de survie de la cellule.
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Larticle « mTOR Controls Mitochondrial Dynamics and Cell Survival via MTFP1 », par Masahiro Morita, Julien Prudent et coll., a été publié dans la revue Molecular Cell le 21 septembre 2017.
DOI : 10.1016/j.molcel.2017.08.013
Cette étude a été financée en partie par les Instituts de recherche en santé du Canada, lInstitut de recherche de la Société canadienne du cancer, lInstitut de recherche Terry-Fox et le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada.
Journal
Molecular Cell