News Release

Près de 90 percent de la plus grande colonie de manchots royaux au monde a disparu

Peer-Reviewed Publication

CNRS

Colony 1982

image: Île aux Cochons king penguin colony in 1982. view more 

Credit: © Henry Weimerskirch

Connue depuis les années 1960, la colonie de manchots royaux Aptenodytes patagonicus de l'île aux Cochons, dans le sud de l'océan Indien, était réputée pour être la plus grande colonie de manchots royaux au monde et la deuxième plus grande colonie de manchots toutes espèces confondues.

Cependant, en raison de son isolement et de son inaccessibilité, il n'y avait pas eu d'estimations récentes de cette colonie depuis des décennies. Les chercheurs ont utilisé des images satellites haute résolution pour mesurer les changements de taille de la colonie depuis la dernière visite de l’île par une équipe scientifique, en 1982. À l’époque, la colonie comptait 500 000 couples reproducteurs, soit une population de plus de 2 millions d’individus. Pour évaluer les surfaces occupées par les manchots entre 1960 et aujourd’hui, ils ont mesuré sur les images satellitaires les contours de la colonie années après années, et se sont rendus compte que celle-ci diminuait au profit d’une re-végétalisation. Des clichés pris depuis un hélicoptère lors de l’Antarctic Circumpolar Expedition ont permis de confirmer la réduction spectaculaire de la colonie.

Les résultats indiquent que le déclin a débuté à la fin des années 1990, coïncidant avec un épisode climatique majeur dans l’océan Austral lié au phénomène El Niño. Cet évènement climatique a affecté temporairement les capacités de recherche de nourriture d’une autre colonie située à 100 km de l’île aux Cochons et a provoqué son déclin. Ainsi le même processus pourrait être à l’œuvre sur l’île aux Cochons. De plus, la taille de cette colonie la soumettrait également aux effets dits de « densité-dépendance ». En effet, plus une population est grande plus la compétition entre les individus est rude et ralentit la croissance de tout le groupe. Les effets du manque de nourriture sont ainsi démultipliés et peuvent provoquer un déclin rapide et massif sans précédent, notamment suite à un évènement climatique comme celui de 1990.

La présence de maladies est aussi une hypothèse envisagée, le choléra aviaire décimant actuellement les populations d’oiseaux de mer sur d’autres îles de l’océan Indien comme les albatros sur l’île d’Amsterdam ou les manchots sur l’île de Marion.

Néanmoins, toutes ces hypothèses semblent insuffisantes pour expliquer une réduction d’une telle ampleur. Des études de terrain portées par les chercheurs CNRS, avec l'appui de l'Institut polaire français Paul-Emile Victor et en partenariat étroit avec l'équipe de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises devraient être menées prochainement pour confirmer les premiers éléments qu’apportent les images satellites.

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