News Release

Des scientifiques identifient les aires protégées les plus irremplaçables dans le monde

Peer-Reviewed Publication

IUCN

Ce communiqué est disponible en anglais.

Gland, Suisse, 14 Novembre 2013 (UICN) – Une nouvelle étude scientifique a identifié les aires protégées les plus importantes pour empêcher l'extinction d'espèces de mammifères, d'oiseaux et d'amphibiens dans le monde. Issue d'une collaboration internationale, cette analyse fournit des conseils pratiques pour améliorer l'efficacité des aires protégées dans la conservation de la biodiversité à l'échelle mondiale.

L'étude, publiée dans la dernière édition de la revue internationale Science, calcule l'irremplaçabilité de chaque aire protégée individuellement à partir d'une base de données comprenant 173 000 aires protégées terrestres et 21 500 espèces évaluées par la Liste Rouge des Espèces Menacées de l'UICN. L'analyse compare la contribution de chaque aire protégée pour la survie des espèces sur le long terme.

Soixante-dix-huit sites (comprenant 137 aires protégées dans 34 pays) ont été identifiés comme des sites exceptionnellement irremplaçables. Tous réunis, ces sites hébergent la majorité des populations de plus de 600 espèces d'oiseaux, d'amphibiens et de mammifères, dont la moitié est menacée dans le monde.

Dans la plupart des cas, ces aires protègent des espèces qui ne peuvent être trouvées nulle part ailleurs, comme par exemple le Canard de Laysan (Anas laysanensis), une espèce en danger critique d'extinction endémique du Refuge Nationale de la Faune et de la Flore des îles Hawaiiennes (Hawaiian Islands National Wildlife Refuge) aux Etats Unis, ou les 13 espèces d'amphibiens présent uniquement dans le Parc National de Canaima au Venezuela.

Plusieurs de ces aires irremplaçables sont déjà reconnues comme "Valeur Universelle Exceptionnelle" selon la Convention du Patrimoine Mondial de l'UNESCO. Ces sites comprennent entre autres les célèbres Iles des Galápagos en Equateur, le Park National de Manú au Pérou et les Ghats Occidentaux en Inde.

Cependant, la moitié de la surface recouverte par ces aires protégées n'est pas reconnue Patrimoine Mondial de l'UNESCO. Tel est le cas, par exemple, du Parc National des Montagnes Udzungwa en Tanzanie, des Zones Humides d'Importance Internationale de la Péninsule de Zapata à Cuba, et du Parc Naturel National de la Sierra Nevada de Santa Marta en Colombie, le site le plus irremplaçable du monde pour les espèces menacées.

"Ces lieux exceptionnels seraient tous de bons candidats pour être classés au Patrimoine Mondial de l'UNESCO", dit Soizic Le Saout, premier auteur de l'étude. "Une telle reconnaissance pourrait assurer une protection plus efficace de l'exceptionnelle biodiversité de ces aires du fait des normes exigées pour les sites inscrits comme Patrimoine Mondial".

Contrairement aux précédentes évaluations qui se concentraient sur l'augmentation du nombre de sites protégés, cette étude souligne le besoin d'améliorer la gestion, souvent insuffisante, des aires protégées déjà existantes et propose une ligne de conduite pour mettre en œuvre ces améliorations. "Par exemple, les Réserves Forestières Protectrices Nationales de Páramo Urrao en Colombie, n'existent pas vraiment sur le terrain" dit Paul Salaman, un expert en biodiversité Colombienne et directeur général de Rainforest Trust. "Elles furent crées légalement en 1975 mais n'ont jamais fait l'objet d'une réelle gestion de protection".

"Les aire protégées peuvent remplir leur rôle pour réduire la perte de biodiversité uniquement si elles sont gérées efficacement" dit Simon Stuart, président de la Commission pour la Survie des Espèces de l'UICN. "Puisque les budgets pour la conservation sont limités, ce n'est pas toujours le cas, les gouvernements devrait donc prêter une attention tout particulière à l'efficacité de la gestion des aires protégées les plus irremplaçables."

Cette étude s'appuie sur le travail d'un large réseau d'experts qui collectent et analysent des données pour la Liste Rouge des Espèces Menacées de l'UICN™ et pour la Base de Données Mondiales sur les Aires Protégées. Elle est le résultat d'une collaboration internationale entre le Centre d'Ecologie Fonctionnelle et Evolutive (CEFE, CNRS Montpellier) en France, l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) via sa Commission pour la Survie des Espèces et via sa Commission Mondiale sur les Aires Protégées, le Centre Mondial de Surveillance de la Conservation (UNEP-WCMC) et BirdLife International.

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A propos de la Liste Rouge des Espèces Menacées de l'UICN™

La Liste Rouge des Espèces Menacées de l'UICN™ (ou Liste Rouge de l'UICN) est la source d'informations mondiale la plus complète sur l'état de conservation mondiale des espèces de plantes et d'animaux. Elle est fondée sur un système objectif pour évaluer le risque d'extinction d'une espèce si aucune action de conservation n'était mise en place.

Les espèces sont classées dans une des huit catégories de menace selon les critères d'évaluation qu'elles remplissent, critères fondés sur la dynamique des populations, la taille et la structure des populations et leur répartition géographique. Les espèces classées comme En danger critique d'extinction, En danger ou Vulnérable sont collectivement décrites comme « Menacées ».

La Liste Rouge de l'UICN n'est pas seulement un inventaire de noms associés à des catégories de menace. Il s'agit d'un riche corpus de connaissances sur les espèces incluant des informations sur les menaces qu'elles subissent, leurs besoins écologiques, leurs localisations et les milieux où elles vivent, et des informations sur les actions de conservation qui peuvent être mises en place pour réduire ou empêcher des extinctions. http://www.iucnredlist.org

A propos de la Base de Données Mondiale sur les Aires Protégées

La Base de Données Mondiale sur les Aires Protégées est un jeu de données de fond pour aider à la prise de décision pour la conservation. Elle contient des informations cruciales issues de gouvernements nationaux, d'organisations non-gouvernementales, d'institutions académiques, de sécrétariats des conventions internationales sur la biodiversité et bien d'autres encore. Elle est utilisée pour des analyses de manque écologique (gap analysis), des analyses d'impacts environnementaux et est de plus en plus utilisée lors de prise de décisions dans le secteur privé. http://www.protectedplanet.net

A propos du Centre d'Ecologie Fonctionnelle et Evolutive (CEFE, CNRS Montpellier)

Le Centre d'Ecologie Fonctionnelle et Evolutive est le plus grand centre de recherches français en Ecologie dédié à des recherches scientifiques fondamentales et indépendantes sur les dynamiques de la biodiversité, les changements environnementaux planétaires et le dévelopement durable. Il fonctionne comme une unité mixte de recherche composée de personnel issu du Centre National de la Recherche Scientifique Française (CNRS), des Universités de Montpellier et d'autres institutions de recherches. http://www.cefe.cnrs.fr

A propos de l'UICN

L'UICN, Union Internationale pour la Conservation de la Nature, aide le monde à trouver des solutions pragmatiques pour les défis environnementaux et les défis de développement les plus urgents. L'UICN soutient la recherche scientifique, gère des projets sur le terrain à travers le monde et permet aux gouvernements, aux ONG, aux Nations Unies et aux compagnies de développer ensemble des politiques, des lois et de meilleures pratiques. L'UICN est la plus ancienne et la plus grande organisation envrionnementale mondiale du monde comprenant plus de 1 000 membres de gouvernements et ONG, et près de 11 000 experts volontaires dans environ 160 pays du monde. Le travail de l'UICN est soutenu par plus de 1 000 employés répartis dans 60 bureaux et des centaines de partenaires des secteurs publiques, privés et d'ONG à travers le monde. http://www.iucn.org; IUCN on Facebook; IUCN on Twitter

A propos de la Commission pour la Survie des Espèces

La Commission pour la Survie des Espèces (SSC) est la plus grandes des six commissions de volontaires de l'UICN comprenant au total environ 7 500 experts. SSC conseille l'UICN et ces membres sur la large gamme d'aspects techniques et scientifiques pour la conservation des espèce et est dédiée à assurer un future pour la biodiversité. SSC a un effet significatif sur les accords internationaux concernant la conservation de la biodiversité.

A propos de la Commission Mondiale sur les Aires Protégées

La Commission Mondiale sur les Aires Protégées (WCPA) est le premier réseau d'expertise sur les aires protégées du monde. Elle est administrée par le Programme Mondial sur les Aires Protégées de l'UICN et comporte plus de 1 700 membres dans 140 pays.

A propos du Centre Mondial de Surveillance de la Conservation (UNEP WCMC)

Le Centre Mondial de Surveillance de la Conservation (UNEP-WCMC) est une collaboration entre le Programme sur l'Environnement des Nations Unies, la plus grande organisation environnementale intergouvernementale du monde, et WCMC une organisation caritative située aux Royaumes Unis. UNEP-WCMC est une branche de l'UNEP spécialisée dans l'évaluation de la biodiversité et est le centre des collaborations entre l'UNEP et WCMC. http://www.unep-wcmc.org

A propos de BirdLife International

BirdLife International est le plus grand partenariat du monde pour la conservation de la nature. BirdLife est le meneur mondial pour la conservation des oiseaux. Des connaissances scientifiques rigoureuses fondées sur des retours de terrains issus de projets mis en place sur des sites et des habitats importants permettent de poursuivre avec succès des programmes de conservation des oiseaux et de la nature. http://www.birdlife.org


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