News Release

À la découverte d'un lien inédit entre le diabète de type I et de type II

Understanding a hidden killer

Peer-Reviewed Publication

University of Montreal

Ce communiqué est disponible en anglais.

Montréal, le 24 mars 2016 - Une nouvelle étude effectuée par la Dre Sylvie Lesage, chercheuse à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont (CIUSSS de l'Est-de-l'Île-de-Montréal) et professeure agrégée à l'Université de Montréal, qui vient d'être publiée dans la prestigieuse revue scientifique Nature Genetics, révèle qu'un défaut génétique commun dans les cellules bêta pourrait être à l'origine des deux formes courantes du diabète.

De par le monde, 400 millions de personnes souffrent du diabète, et ce nombre devrait augmenter rapidement. Les patients atteints de diabète appartiennent généralement à l'une de ces deux catégories : le diabète de type I, déclenché par l'auto-immunité dès l'enfance, et le diabète de type II, causé par des troubles du métabolisme du foie. Bien que le diabète soit une maladie généralement associée au mode de vie, il a des fondements génétiques importants.

« Notre étude démontre que la génétique est essentielle à la survie des cellules bêta, qui fabriquent l'insuline, dit Sylvie Lesage, également membre du Centre de recherche du diabète de Montréal. Grâce à notre patrimoine génétique, certains d'entre nous ont des cellules bêta robustes et solides, tandis que d'autres ont des cellules bêta fragiles qui ne supportent pas le stress. Ce sont ces personnes-là qui contractent un diabète, qu'il soit de type I ou de type II, tandis que les autres, qui possèdent des cellules bêta plus solides, resteront en bonne santé, même s'ils souffrent d'auto-immunité ou de troubles du métabolisme du foie. »

Les différents processus d'apparition du diabète Le diabète est un tueur silencieux. Un adulte sur 11 souffre de la maladie, la moitié de ce nombre n'ayant même pas encore reçu son diagnostic. Le diabète est causé par l'incapacité de l'organisme à baisser le taux de glucose dans le sang, processus régulé par l'insuline. Chez les patients atteints d'un diabète de type I (DT1), c'est le système immunitaire qui tue les cellules bêta qui produisent l'insuline. Chez les patients atteints d'un diabète de type II (DT2), un dysfonctionnement du métabolisme empêche l'insuline d'agir sur le foie. Dans les deux cas, si le surplus de glucose dans le sang n'est pas traité, il peut entraîner la cécité, des maladies cardiovasculaires, la néphropathie diabétique, la neuropathie diabétique, et même la mort.

Dans cette étude effectuée sous la direction du Dr Adrian Liston, une équipe internationale de chercheurs s'est penchée sur la manière dont les variations génétiques influent sur l'apparition du diabète. Alors que la plupart des études précédentes s'étaient concentrées sur l'effet des facteurs génétiques sur la modification du système immunitaire (dans le DT1) et sur les dysfonctionnements du métabolisme du foie (dans le DT2), cette recherche a constaté que les facteurs génétiques altéraient les cellules bêta qui produisent l'insuline. Des souris possédant des cellules bêta fragiles incapables de réparer les dommages de l'ADN ont contracté rapidement le diabète dès que ces cellules bêta ont été soumises à un stress cellulaire. D'autres souris, possédant des cellules bêta robustes qui arrivaient bien à réparer les dommages de l'ADN, étaient capables de rester non diabétiques toute leur vie, même si les îlots subissaient un stress cellulaire important. Une altération de ces mêmes processus de survie des cellules bêta et de réparation des dommages de l'ADN a également été constatée dans les échantillons prélevés chez les patients diabétiques, ce qui indique qu'une prédisposition génétique à avoir des cellules bêta fragiles pourrait prévoir qui contractera le diabète.

Un nouveau modèle pour tester les traitements du diabète de type II Les traitements actuels du DT2 reposent sur l'amélioration de la réponse métabolique du foie à l'insuline. Ces médicaments antidiabétiques, combinés à des interventions axées sur le mode de vie, peuvent contrôler les premiers stades du DT2 en permettant à l'insuline d'agir à nouveau sur le foie. Toutefois, dans les stades avancés du DT2, la mort des cellules bêta signifie qu'il n'y a plus aucune production d'insuline. À ce stade, les médicaments antidiabétiques et les interventions quant au mode de vie sont peu efficaces, et des complications surgissent.

Selon la Dre Lydia Makaroff, de la Fédération internationale du diabète, commentant ces travaux novateurs, « le coût direct du diabète sur les régimes d'assurance maladie dans le monde dépasse actuellement 600 milliards de dollars. Il représente 12 % du budget mondial de la santé, et ne fera qu'augmenter tant que le diabète sera de plus en plus courant. Une grande partie de ce fardeau des soins de santé est causée par les stades avancés des diabètes de type II, qui n'ont pas de traitements efficaces. Nous avons donc désespérément besoin de nouvelles recherches pour trouver de nouvelles méthodes thérapeutiques. Cette découverte améliore considérablement notre compréhension du diabète de type II, et permettra d'élaborer à l'avenir de meilleures stratégies et de meilleurs traitements pour le diabète ».

Le Dr Adrian Liston, chef de la section belge de la recherche, considère que ces résultats sont prometteurs, surtout en utilisant de nouveaux modèles animaux, qui permettront pour la première fois aux chercheurs de tester des médicaments antidiabétiques ciblant la préservation des cellules bêta.

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