image: The number of epidemics of infectious diseases affecting humans is positively associated with global livestock increases from the beginning of the 1960s until 2019. view more
Credit: © Serge Morand/Biological Conservation
Au niveau mondial, les recherches montrent une augmentation de lémergence de maladies infectieuses et dépidémies, une perte accélérée de la biodiversité et une augmentation importante de la production danimaux domestiques. Mais quel est le lien entre ces différentes manifestations ? Cette question résurgente suite à la crise du Covid-19 trouve une première vague de réponses grâce à une nouvelle étude en écologie des parasites. Son objectif ? Décrire les schémas globaux de la biodiversité et des maladies infectieuses dans lespace et le temps.
Pour cela, le chercheur à lorigine de cette étude a croisé plusieurs bases de données ouvertes1 sur les santés humaine et animale, laugmentation du bétail et la perte de biodiversité. Une première analyse montre que le nombre dépidémies répertoriées chez les humains dans chaque pays (16 994 épidémies pour 254 maladies infectieuses entre 1960 et 2019) augmente en corrélation avec la perte locale de biodiversité. Lémergence dépidémies serait alors un marqueur inquiétant pour la conservation des espèces. Elle illustrerait ainsi les derniers soubresauts dune biodiversité en extinction. La relation entre le nombre despèces en danger et celui des épidémies augmente jusquà atteindre un pic avant de diminuer.
Cependant, le risque épidémique ne diminue pas avec la disparition des espèces, il est au contraire relayé par laugmentation du nombre de têtes de bétail. Ce deuxième résultat se confirme également dans une analyse temporelle (2006 2019) qui le place au cur de risques sanitaires. En effet, laccroissement du bétail sur lensemble de la planète impacte directement la faune sauvage et le nombre dépidémies chez lhomme et lanimal domestique.
Cette étude invite à réfléchir à la place de lanimal délevage et de sa croissance dans le monde qui varie selon différents facteurs à travers les nations (démographie humaine, régimes alimentaires, etc.). Une nouvelle vision intégrant les valeurs culturelles associées aux animaux est donc nécessaire à la réflexion sur la place commune des animaux sauvages et domestiques pour diminuer les risques sanitaires et protéger la biodiversité. De futures réflexions seront notamment menées sur le rôle joué par le bétail en situation pandémique avec, dune part, la demande en protéines végétales nécessaires à sa nourriture qui contribue à la diminution des aires danimaux sauvages ; mais aussi sa place en tant que pont épidémiologique favorisant le passage des agents infectieux du monde animal à lespèce humaine.
Note
*- Global infectious diseases and epidemiology online network (GIDEON) pour les épidémies en santé humaine, Organisation mondiale de la santé animale pour les épidémies animales, Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture pour les productions animales, et la Liste Rouge de lUnion internationale pour la conservation de la nature (UICN) pour la biodiversité et le nombre despèces en danger.
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Biological Conservation