News Release

L’histoire des vignes de Champagne révélée

Peer-Reviewed Publication

CNRS

History of the Champagne vineyards revealed

image: Pressing residues from the Place de la Libération site, Troyes (Aube). The plant remains have been preserved in water because they came from the base of a well. Grape seeds, pedicels, skin and leaf fragments can be seen. view more 

Credit: Véronique ZECH-MATTERNE/AASPE

Si la réputation du champagne n’est plus à faire, l’histoire des vins et du vignoble de Champagne présente de nombreuses lacunes. Une équipe de recherche menée par des scientifiques du CNRS et de l’Université de Montpellier à l’Institut des sciences de l’évolution de Montpellier* vient de lever le voile sur cette histoire en analysant des pépins de raisin archéologiques provenant de fouilles réalisées à Troyes et à Reims. Datés entre le Ier et le XVe siècle de notre ère, ils nous éclairent pour la première fois sur l’évolution de la viticulture champenoise, avant l’invention du fameux champagne. Ainsi, selon les chercheurs et chercheuses, des vignes de « type sauvage »** ont été cultivées pendant toute la période étudiée. Des variétés domestiques, venues du sud de la Gaule, sont apparues dès le Ier siècle pour devenir les cépages majoritaires aux IIe et IIIe siècles. La série archéologique s'interrompt jusqu'aux alentours de l'an mil qui voit un retour en force de la vigne sauvage et des types méridionaux. Cette période correspond à la fois à d’intenses changements économiques et sociétaux, et à un réchauffement climatique de quelques centaines d’années. Les cépages septentrionaux, adaptés au froid apparaissent plus de 300 ans après, dès les débuts d’une période climatique plus froide*** et supplantent les cépages méridionaux. Publiés dans Scientific Reports le 27 janvier 2021, ces résultats ouvrent la voie à une analyse plus globale qui permettra de mieux comprendre l'histoire de la viticulture en combinant des données biologiques, archéologiques et historiques.

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* – Isem (CNRS/Université de Montpellier/IRD).Ont également participé à ces travaux des chercheurs et chercheuses du laboratoire Archéozoologie, archéobotanique : sociétés, pratiques et environnements (CNRS/MNHN), du laboratoire Archéologies et sciences de l'Antiquité (CNRS/Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/Université Paris Nanterre/Ministère de la Culture), du laboratoire Archéologie et histoire en Méditerranée et en Europe (CNRS/Université de Strasbourg/Université de Haute Alsace), du laboratoire Amélioration génétique et adaptations des plantes méditerranéennes et tropicales (Université de Montpellier/CIRAD/Inrae/Montpellier SupAgro) et de l’Inrap ; avec le soutien de l’ANR.

** – Les pépins archéologiques de ces vignes ont une morphologie « sauvage », en opposition à ceux des vignes domestiquées dont les caractéristiques ont été modifiées par sélection de la part des communautés humaines.

*** – Le Petit Âge glaciaire a principalement touché l'Atlantique nord et s’est étendu du début du XIVᵉ à la fin du XIXᵉ siècle.


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