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Lien entre les méthodes de production des produits sanguins, et les microparticules et l’ADN mitochondrial intervenant dans les réactions transfusionnelles

Une étude discrédite la théorie de l’endommagement des cellules sanguines lors de la conservation du sang

Peer-Reviewed Publication

Canadian Blood Services

Red Blood Cell Unit

image: This is a red blood cell unit. view more 

Credit: Canadian Blood Services.

Des chercheurs du Blood Systems Research Institute, basés à San Francisco, en Californie, et du Centre d'innovation de la Société canadienne du sang, basés à Edmonton, en Alberta, révèlent que certaines méthodes de production des globules rouges seraient moins nuisibles aux cellules que d'autres. Ces observations pourraient non seulement permettre de réduire les réactions indésirables pouvant survenir après une transfusion, mais également avoir des répercussions sur la façon dont le sang est recueilli.

En comparant les globules rouges recueillis dans les centres de collecte de ces deux organisations, aux États-Unis et au Canada, les chercheurs ont observé la quantité des microparticules et de l'ADN mitochondrial (ADNmt) présents dans le sang et indicateurs de l'endommagement des cellules. Ils ont étudié neuf méthodes de production, ce qui leur a permis de constater des différences évidentes dans le degré d'endommagement des cellules. Les résultats de cette étude ont déjà été publiés en ligne, sur le site de Vox Sanguinis, et apparaîtront dans le prochain numéro imprimé.

« Grâce aux précédents travaux de Jason Acker, nous savions déjà que le degré d'endommagement des globules rouges pouvait varier selon le mode de production. Nous nous sommes alors demandé si l'on pouvait retrouver, dans les concentrés de globules rouges, des signaux de danger ou DAMPs (damage-associated molecular pattern molecules) », comme le suggère la quantité de microparticules et d'ADNmt, explique Sonia Bakkour. Sonia Bakkour est chercheuse en chef et membre du laboratoire de transfusion moléculaire du Blood Systems Research Institute. Elle a présenté les résultats préliminaires de l'étude à l'assemblée générale de l'AABB, en octobre dernier. « Notre étude nous a permis de voir que ces signaux sont bel et bien présents, et que leur nombre et leur composition diffèrent selon la méthode de production utilisée, c'est-à-dire le processus et le matériel utilisés pour recueillir et préparer les globules rouges à des fins transfusionnelles. Il apparaît également que certaines méthodes de production sont moins nuisibles que d'autres. »

« Travailler avec l'équipe du Blood Systems Research Institute a été essentiel pour cette étude, à cause de la diversité des modes de production des produits sanguins utilisés aux États-Unis, explique Jason Acker, chercheur principal en développement au Centre d'innovation de la Société canadienne du sang. Dans les pays comme le Canada, où il existe un service national d'approvisionnement en sang, les modes de production sont largement normalisés, ce qui rend toute comparaison difficile. Tandis qu'aux États-Unis, le sang est recueilli par des dizaines de centres indépendants qui ont recours à toutes sortes de processus. L'équipe américaine nous a fourni la diversité dont nous avions besoin pour évaluer l'étendue des dommages cellulaires et vérifier si ces dommages étaient dus à des modes de production en particulier. »

Ainsi, l'étude discrédite la théorie selon laquelle la présence d'un nombre élevé de signaux de danger serait liée à la durée de conservation des unités de globules rouges, puisqu'elle montre que l'augmentation des signaux de danger est liée, non pas à une longue durée de conservation, mais à la méthode de production utilisée. L'étude n'a toutefois pas permis de déterminer les causes de la variation de la quantité des microparticules et de l'ADNmt.

« Pour trouver l'élément - ou l'association d'éléments - présent dans les différents processus de production des globules rouges qui serait à l'origine de l'augmentation des signaux de danger et en connaître la raison, il nous faut étudier chaque équipement d'aphérèse, chaque poche de sang, chaque filtre de réduction leucocytaire utilisés dans ces processus - ainsi que tous les autres composants pouvant être différents », indique Michael Busch, vice-président principal au Blood Systems Research Institute.

Et Mme Bakkour d'ajouter : « Il nous faut également comprendre le rôle des signaux de danger mitochondriaux dans les réactions indésirables qui surviennent après une transfusion de globules rouges. De récentes études sur les produits plaquettaires ont permis d'établir un lien entre le nombre élevé de signaux de danger mitochondriaux et les réactions indésirables dues à une transfusion de plaquettes. Nous devons savoir si ce lien existe également pour les réactions indésirables causées par la transfusion de globules rouges. »

« Nos recherches pourraient mener à l'élaboration de la « meilleure » méthode de production pour les concentrés de globules rouges, indique M. Acker. Il est évident, maintenant, que le mode de production joue un rôle déterminant. Nous sommes entièrement disposés - ainsi que nos commanditaires (Santé Canada, les US National Institutes for Health et le National Heart, Lung and Blood Institute) - à analyser les poches de sang, les filtres ou encore la tubulure afin de déterminer les éventuels éléments que nous pourrions minimiser ou éliminer dans le but d'améliorer les thérapies transfusionnelles pour les patients. »

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