video: A sugar mold can dissolve in water, releasing the super-soft implant without damaging it. view more
Credit: The Neuro
Une étude examine la possibilité dutiliser du sucre pour fabriquer et introduire dans le cerveau des implants mous, de la consistance du pouding, qui réduisent les risques de réaction à un corps étranger
Les implants cérébraux servent à traiter des dysfonctionnements neurologiques, et leur application à lamélioration des fonctions cognitives constitue un secteur de recherche prometteur. Des implants peuvent être utilisés pour surveiller lactivité cérébrale ou stimuler des régions du cerveau au moyen dimpulsions électriques. Par exemple, chez les personnes atteintes, les implants cérébraux peuvent déterminer où, dans le cerveau, surviennent les crises épileptiques. Au fil du temps cependant, les implants déclenchent une réaction de lorganisme à un corps étranger, sous forme dinflammation et de formation de tissus cicatriciels, qui mine leur efficacité.
Ce problème vient du fait que les implants conventionnels sont bien plus rigides que les tissus du cerveau, qui ont plus ou moins la consistance du pouding. La tension créée par le frottement constant de limplant sur les tissus signale à lorganisme de considérer limplant comme un corps étranger. Cette interaction entre limplant et le cerveau est semblable à celle dun couteau traversant le pouding. Un implant de la consistance du tissu cérébral serait idéal, mais son manque de rigidité rendrait difficile son introduction dans le cerveau. Cest pourquoi ce genre dimplant navait jamais été fabriqué auparavant.
Une équipe de chercheurs du Neuro (Institut-hôpital neurologique de Montréal) et du Département de génie biomédical de lUniversité McGill ont trouvé une solution qui repose sur lutilisation de silicone et de sucre.
Au moyen de polymère de silicone, dont les applications médicales sont bien connues, les scientifiques ont réussi à fabriquer limplant cérébral le plus mou jamais créé de lépaisseur dun fil à coudre fin (~0.2 mm de diamètre), de la consistance de pouding mou aussi mou que le cerveau lui-même. Ils ont ensuite pu limplanter dans le cerveau en faisant appel à un petit tour tiré des livres de recettes de cuisine
Ils ont utilisé des techniques de cuisine tel que faire fondre le sucre, la caramélisation, ainsi que le moulage, à la fois pour fabriquer limplant ainsi que pour lencapsuler dans une aiguille de sucre durci.
Quand elle fut Introduite chirurgicalement dans le cerveau dun rat sous anesthésie, laiguille de sucre a permis dacheminer limplant à lendroit cible, et sest dissoute en quelques secondes, libérant ainsi le délicat implant. Trois et neuf semaines après limplantation, les chercheurs ont examiné le tissu cervical et observé une densité neuronale accrue, ainsi quune réaction au corps étranger inférieure comparativement aux implants conventionnels.
Des recherches additionnelles devront être menées pour mettre au point des implants mous à activité électrique et démontrer lefficacité et linnocuité chez les humains de cette technique. Des implant mous permettrons peut-être un jour de débloquer tout le potentiel des implants cérébraux pour le traitement des maladies et dysfonctionnements neurologiques.
« Les implants qui ont été fabriqués sont si doux que le corps ne les considère pas comme une menace importante, ce qui leur permet dinteragir avec le cerveau sans autant dinterférence », explique Edward Zhang, le premier auteur de létude. « Lavenir de la technologie des implants cérébraux menchante, et je crois que nos travaux ouvrent la voie à une nouvelle génération dimplants mous qui pourraient accroître la viabilité de ce mode de traitement. »
« En réduisant la réponse inflammatoire du cerveau, nos implants novateurs et très mous savèrent très bons pour le cerveau et le fonctionnement à long terme des implants », poursuit Tim Kennedy, chercheur au Neuro et coauteur principal de létude. « Laiguille miniature en sucre conçu par Edward Zhang est une solution exquise au problème dintroduction dimplants mous dans des tissus cérébraux tout aussi mous. »
« La recherche en génie biomédicale est lart de rendre limpossible possible », conclut David Juncker, professeur de génie biomédical à lUniversité McGill et coauteur principal de létude. « Ici, nous avons tenté de créer un implant aussi mou que le cerveau et de limplanter dans le cerveau, ce qui nest pas une tâche facile. Nous sommes ravis des résultats obtenus et des possibilités que cela offre sur le plan de la fabrication dimplants bien tolérés à long terme. »
Cette étude a été publiée dans la revue Advanced Materials Technologies. Elle a obtenu un soutien financier du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, des Instituts de recherche en santé du Canada et de Cerveau en santé, gage dune vie en santé.
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Le Neuro
L'Institut-hôpital neurologique de Montréal le Neuro est un chef de file mondial dans les domaines de la recherche sur le cerveau et des soins avancés. Depuis sa création en 1934 par le Dr Wilder Penfield, une sommité en neurochirurgie, il est devenu le plus grand établissement de recherche et de soins cliniques au Canada, et lun des plus grands sur la scène internationale. Conjuguant recherche, soins aux patients et formation des grands esprits de demain, le Neuro est particulièrement bien placé pour améliorer la connaissance et le traitement des affections du système nerveux. En 2016, il est devenu le premier établissement au monde à adopter sans réserve le concept de science ouverte en créant lInstitut de science ouverte Tanenbaum. Établissement de recherche et denseignement de lUniversité McGill, lInstitut neurologique de Montréal sinscrit dans la mission neuroscientifique du Centre universitaire de santé McGill. Pour en savoir plus, consultez le https://www.mcgill.ca/neuro/fr.
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Advanced Materials Technologies