Une nouvelle technologie mise au point par une équipe de scientifiques de lUniversité McGill pourrait simplifier lanalyse des protéines et offrir aux hôpitaux et aux laboratoires de recherche un outil permettant dobtenir des résultats en quantité, rapidement et à moindre coût.
Les protéines quon trouve dans le sang fournissent aux scientifiques et aux cliniciens des renseignements importants à propos de notre santé. Ces marqueurs biologiques peuvent par exemple indiquer si une douleur à la poitrine est causée par un accident cardiaque ou par un cancer.
Malheureusement, les outils employés pour détecter la présence de ces protéines nont pas beaucoup évolué depuis 50 ans. En effet, bien que le corps humain renferme plus de 20 000 protéines, la très grande majorité des méthodes danalyse utilisées de nos jours ne ciblent quune seule protéine à la fois.
Cette situation est sur le point de changer. De fait, Milad Dagher, candidat au doctorat, le professeur David Juncker et leurs collègues du Département de génie biomédical de McGill ont mis au point une technique qui permet de détecter des centaines de protéines à partir dun seul échantillon de sang.
Dans le cadre de leurs travaux, qui viennent dêtre publiés dans la revue Nature Nanotechnology, ils ont mis au point une façon nouvelle et améliorée dapposer un code à barres sur des microbilles à laide de colorants fluorescents multicolores.
Capable de produire jusquà 500 microbilles de couleurs différentes, cette nouvelle plateforme de codage à barres permet de détecter simultanément de nombreux marqueurs dans une même solution par exemple, un code à barres bleu sert à détecter le marqueur 1, un code à barres rouge, le marqueur 2, et ainsi de suite. Un instrument au laser, appelé cytomètre, dénombre ensuite les protéines qui adhèrent aux différentes billes de couleur.
Bien que ce genre de méthode danalyse existe depuis un certain temps, les interférences entre colorants limitaient la capacité à générer les bonnes couleurs. Grâce à un nouvel algorithme rédigé par léquipe de chercheurs, il est maintenant possible de produire des microbilles de couleurs différentes avec une grande précision un peu comme on utilise un disque chromatique pour prédire le résultat dun mélange de couleurs.
Léquipe du professeur Juncker compte exploiter cette plateforme pour améliorer lanalyse des protéines.
« Les technologies actuelles nous obligent à faire dénormes compromis et à choisir entre le nombre de protéines quon peut mesurer en une seule analyse et le coût et la précision de la méthode, explique Milad Dagher. Cela signifie que les études à grande échelle, comme les essais cliniques, nexploitent pas pleinement tous les paramètres mesurables, parce que les chercheurs ont tendance à se rabattre sur des plateformes éprouvées, mais dont les capacités sont limitées. »
Les membres de léquipe entendent maintenant se concentrer sur le maintien de la précision de la détection des protéines à plus grande échelle.
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Milad Dagher et Jeffrey Munzar, boursier de recherches postdoctorales rattaché au laboratoire du professeur Juncker, se sont associés à ce dernier pour créer une entreprise dérivée, nplex biosciences, afin de commercialiser leur nouvelle approche.
Le groupe de McGill a en outre récemment bénéficié dune subvention De lidée à linnovation du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada pour soutenir le développement de la prochaine version de sa plateforme technologique.
Journal
Nature Nanotechnology