News Release

Être obèse réduirait l'espérance de vie de 8 ans

Des chercheurs canadiens chiffrent les risques sur la santé

Peer-Reviewed Publication

McGill University Health Centre

Ce communiqué est disponible en anglais.

Montréal, 4 décembre 2014 - C'est la saison des excès. Cependant, un peu de retenue serait préférable, selon une nouvelle étude menée par une équipe de l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) et de l'Université McGill. Les chercheurs ont examiné la relation entre le poids corporel et l'espérance de vie. Les résultats démontrent que les personnes en surpoids et obèses pourraient voir leur espérance de vie réduite de près de 8 ans. L'étude, publiée dans l'édition récente du journal The Lancet Diabetes and Endocrinology, démontre en outre que si l'on considère que ces personnes peuvent également développer le diabète ou une maladie cardiovasculaire tôt dans leur vie, cet excès de poids peut les priver d'une vie saine durant deux décennies.

« En collaboration avec des chercheurs de l'Université de Calgary et l'Université de la Colombie-Britannique, nous avons élaboré un outil qui peut aider les médecins et leurs patients à mieux comprendre comment l'excès de poids corporel contribue à la réduction de l'espérance de vie et au développement précoce de maladies cardiaques et du diabète », explique l'auteur principal, le Dr Steven Grover, épidémiologiste clinique à l'IR-CUSM et professeur de médecine à l'Université McGill.

Diabète et maladies cardiovasculaires : les prédicteurs de la santé

Le Dr Grover et ses collègues ont utilisé des données provenant de l'enquête nationale sur l'examen de la santé et de la nutrition (enquête National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES) des années 2003 à 2010) pour élaborer un modèle permettant d'estimer le risque annuel du diabète et des maladies cardiovasculaires chez les adultes de différents poids corporels. Ces données, accumulées auprès de presque 4000 personnes, ont également été utilisées pour analyser la contribution du poids (en particulier l'obésité) aux années de vie perdues et au déclin d'une vie saine.

Selon leurs conclusions, ils estiment que les personnes très obèses perdraient jusqu'à huit années de vie, les personnes obèses perdraient jusqu'à six années et ceux qui étaient en surpoids perdraient jusqu'à trois années de vie. En outre, les années de vie en bonne santé perdues étaient de deux à quatre fois plus élevées pour les personnes en surpoids ou obèses par rapport à ceux qui avaient un poids en santé, défini par un indice de masse corporelle (IMC) entre 18.5 et 25. L'âge à partir duquel l'excès de poids est accumulé serait aussi un facteur important et les plus mauvais résultats obtenus provenaient des personnes ayant pris du poids à un jeune âge.

« La tendance est nette - plus un individu est en surpoids jeune, plus l'effet se fera sentir sur sa santé », ajoute le Dr Grover. « En termes d'espérance de vie, nous estimons que le surpoids est aussi mauvais que le tabagisme. »

Les prochaines étapes de cette recherche consistent à personnaliser ces informations de manière à les rendre plus pertinentes et convaincantes pour les patients. « Ce qui intéresse les patients, ce sont des questions plus concrètes. Que se passe-t-il s'ils perdent de 10 à 15 livres? Ou s'ils sont plus actifs? Comment est-ce que cela affectera les données? » explique le Dr Grover. L'équipe de recherche mène actuellement une étude sur trois ans dans les pharmacies communautaires à travers le pays afin de voir si le fait de faire participer les patients avec cette information et ensuite leur offrir un programme Web de cybersanté les aideraient à adopter des modes de vie plus sains, y compris une alimentation plus saine et une activité physique régulière .

« Ces modèles cliniquement significatifs sont utiles aux patients, et à leurs professionnels de la santé, afin de mieux les sensibiliser aux enjeux et aux avantages d'un mode de vie sain, ce qui nous le savons peut être difficile à adopter et à maintenir par la suite pour beaucoup d'entre nous », conclut le Dr Grover.

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À propos de l'étude :

Une fois l'embargo levé, l'étude sera disponible à l'adresse suivante : http://www.thelancet.com/journals/landia/article/PIIS2213-8587(14)70229-3/abstract

Cette recherche a été rendue possible grâce au financement des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC)

L'étude « Years of life lost and healthy life-years lost from diabetes and cardiovascular disease in overweight and obese people: a modelling study » a été coécrite par Steven A Grover (Division d'épidémiologie clinique, IR-CUSM et Faculté de médecine, Département de médicine, Université McGill, QC, Canada); Mohammed Kaouache et Philip Rempel et Ilka Lowensteyn (Division d'épidémiologie clinique, IR-CUSM, QC, Canada); Lawrence Joseph (Faculté de médecine, Département de médicine, et Département d'épidémiologie, biostatistique et santé au travail, Université McGill, QC, Canada), Martin Dawes (Département de médecine de pratique familiale, Université de la Colombie-Britannique, Canada); et David C W Lau( Groupe de recherche de chaise, de diabète et d'endocrine , Université de Calgary, Alberta, Canada).

Liens utiles :

  • Journal The Lancet : http://www.thelancet.com/journals/landia/onlinefirst

  • Le site du Centre universitaire de santé McGill : cusm.ca

  • Institut de recherche du CUSM : rimuhc.ca/fr

  • Université McGill : mcgill.ca

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