image: This is a fusion of the venous network of two blobs. view more
Credit: © David Villa / CNRS Photothèque
Le blob est un organisme unicellulaire complexe mais dépourvu de système nerveux. Celui-ci est capable demmagasiner une connaissance et de la transmettre à ses congénères mais la manière dont il procède demeurait un mystère. Des chercheuses et chercheurs du Centre de recherches sur la cognition animale (CNRS/UT3 Paul Sabatier)* viennent de montrer que le blob apprend à tolérer une substance en labsorbant.
Cette découverte découle dune observation : les blobs séchangent de linformation seulement lorsque leurs réseaux veineux fusionnent. Dans ce cas-là, la connaissance circule-t-elle au travers de ces veines ? Dès lors, la substance à laquelle le blob shabitue constitue-t-elle le support de sa « mémoire » ?
Dans un premier temps léquipe de scientifiques a entrainé des blobs à traverser des environnements salés pendant six jours dans le but de les habituer au sel. Par la suite, elle a évalué la concentration en sel au sein de ces blobs : ceux-ci en contenaient dix fois plus que les blobs « naïfs ». Les chercheurs les ont alors placés dans un environnement neutre et ont observé quils excrétaient le sel quils contenaient au bout de deux jours, perdant de fait « la mémoire ». Cette expérience semblait donc indiquer un lien entre la concentration de sel au sein de lorganisme et la « mémoire » de lapprentissage.
Pour aller plus loin et confirmer cette hypothèse, les scientifiques ont introduit dans des blobs naïfs la « mémoire » de lhabituation au sel en en injectant directement dans leurs organismes. Deux heures après, les blobs ne se comportaient plus comme des naïfs mais comme des blobs ayant subi un entrainement de six jours.
Lorsque les conditions environnementales se détériorent, les blobs sont capables dentrer dans un état de dormance. Les chercheurs ont démontré quun mois après être entrés dans cet état, les blobs conservaient leur habituation au sel. Les blobs stockent en effet le sel absorbé pendant la phase de dormance et conservent ainsi la connaissance sur le long terme.
Les résultats de cette étude prouvent que la substance aversive pourrait constituer le support de la « mémoire » du blob. Les chercheurs essayent maintenant de comprendre si le blob peut mémoriser plusieurs substances aversives en même temps et dans quelle mesure il est capable de sy habituer.
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- Le Centre de recherche sur la cognition animale fait partie du Centre de biologie intégrative (CNRS/UT3 Paul Sabatier)
Journal
Philosophical Transactions of the Royal Society of London (B )