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Avoir fréquenté plusieurs femmes dans sa vie réduirait le risque de cancer de la prostate

Par contre, avoir eu plusieurs partenaires masculins augmenterait le risque

Peer-Reviewed Publication

University of Montreal

Ce communiqué est disponible en anglais.

MONTRÉAL, le 27 octobre 2014 – Chez les hommes, le fait d'avoir fréquenté plus de 20 femmes au cours de leur vie est associé à un risque 28 % moins élevé d'être un jour atteint d'un cancer de la prostate, comparativement à ceux qui n'ont eu qu'une seule partenaire. À l'inverse, avoir eu plus de 20 partenaires masculins dans sa vie est associé à un risque deux fois plus élevé d'avoir un cancer de la prostate, par rapport à ceux n'ayant jamais fréquenté un homme.

C'est ce que révèlent les résultats obtenus par Marie-Élise Parent et Marie-Claude Rousseau, professeures associées à l'École de santé publique de l'Université de Montréal, et la chercheuse Andrea Spence. Toutes trois sont rattachées à l'INRS – Institut Armand-Frappier, de Laval.

Ces résultats, publiés dans la revue Cancer Epidemiology, ont été obtenus dans le cadre de l'étude montréalaise PROtEuS (Prostate Cancer & Environment Study), au cours de laquelle 3208 hommes ont répondu à un questionnaire portant entre autres sur leur vie sexuelle. Parmi eux, 1590 hommes avaient reçu un diagnostic de cancer de la prostate entre septembre 2005 et août 2009, tandis que 1618 hommes formaient le groupe-témoin.

Un risque associé au nombre de partenaires

Globalement, les hommes atteints d'un cancer de la prostate étaient deux fois plus nombreux que les autres à avoir eu un proche parent atteint de ce cancer. Néanmoins, les données tendent à démontrer que le nombre de partenaires sexuels aurait un impact sur l'apparition du cancer.

Ainsi, les hommes qui ont affirmé n'avoir jamais eu de relations sexuelles couraient un risque presque deux fois plus élevé d'être atteint d'un cancer de la prostate que les autres qui en ont eues.

C'est lorsqu'un homme a fréquenté plus de 20 femmes dans sa vie qu'apparaît une réduction de 28 % du risque d'avoir un cancer de la prostate (tous types confondus), et de 19 % d'être atteint d'un type de cancer agressif. « Il est possible que le fait d'avoir eu plusieurs partenaires sexuelles féminines se traduise par une fréquence d'éjaculations plus élevées, dont l'effet protecteur contre le cancer de la prostate a été observé précédemment dans des études de cohorte », explique Marie-Élise Parent.

Selon certaines études, le mécanisme sous-jacent de cet effet protecteur résiderait dans la diminution de la concentration de substances carcinogènes présentes dans le fluide prostatique ou encore la réduction de la production de cristalloïdes intraluminaux.

Il importe de préciser que pour chaque participant, l'âge à laquelle est survenue la première relation sexuelle tout comme le nombre d'infections transmises sexuellement (ITS) contractées n'ont pas influencé le risque de cancer de la prostate.

D'ailleurs, seulement 12 % de l'ensemble des participants ont affirmé avoir déjà eu au moins une ITS au cours de leur vie, ce qui est peu.

Partenaires masculins et hausse du risque

Les données recueillies indiquent qu'avoir déjà eu un seul partenaire masculin n'influence pas le risque de cancer de la prostate, comparativement à ceux qui n'ont jamais eu de relation sexuelle avec un homme.

Par contre, ceux qui ont fréquenté plus de 20 hommes courraient deux fois plus de risque d'être atteint d'un cancer de la prostate tous types confondus, comparativement à ceux n'ayant jamais fréquenté d'hommes. Et leur risque d'avoir un cancer de la prostate moins agressif augmenterait de 500 %, comparativement à ceux n'ayant eu qu'un seul partenaire masculin.

Marie-Élise Parent et son équipe ne peuvent qu'émettre des hypothèses « hautement spéculatives » pour tenter d'expliquer cette association. « Elle pourrait relever d'une plus grande exposition à des ITS, ou encore il se pourrait que la pénétration anale produise un traumatisme physique à la prostate », émet-elle prudemment.

Des pistes pour d'autres recherches

Spécialistes de la recherche sur le cancer de la prostate, Mmes Parent, Rousseau et Spence, forment la première équipe de recherche à suggérer que le nombre de partenaires féminins est inversement associé au risque de souffrir de ce cancer.

« Nous avons eu la chance d'avoir des participants issus des régions de Montréal et du Québec qui sont à l'aise de parler de leur sexualité, peu importe le genre d'expériences qu'ils ont vécues, et cette ouverture d'esprit n'aurait sans doute pas été la même il y a 20 ou 30 ans », indique Marie-Élise Parent.

« En fait, grâce à eux, nous savons désormais qu'il faut tenir compte du nombre et du type de partenaires pour mieux étudier les causes du cancer de la prostate », ajoute-t-elle.

La santé publique serait-elle sur le point de recommander aux hommes de fréquenter plusieurs femmes dans leur vie pour éviter ce cancer?

« Nous n'en sommes pas là », conclut Mme Parent en rigolant.

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