Publier dans une revue scientifique à comité de lecture est crucial pour lévolution de la carrière des chercheurs et chercheuses. Les scientifiques qui publient le plus et dans les journaux les plus prestigieux accèdent généralement à une plus grande notoriété mais aussi à de plus hautes responsabilités. Or, une équipe impliquant deux chercheurs du CNRS* vient de montrer que les articles scientifiques dans les domaines de lécologie et de la biologie de la conservation sont très majoritairement signés par des hommes travaillant dans quelques pays occidentaux. Ainsi, ils représentent 90 % des 1051 auteurs et autrices qui ont le plus abondamment publié au sein des 13 plus grandes revues scientifiques de leur domaine depuis 1945. Parmi ces hommes, les trois quarts sont affiliés à des institutions de seulement cinq pays (Etats-Unis, Canada, Australie, Royaume-Uni et Allemagne). Des signes damélioration peuvent toutefois être soulignés : les femmes font de plus en plus partie des auteurs qui publient le plus, elles représentent 18 % des signataires les plus jeunes alors quelles ne représentent que 3 % des signataires les plus âgés. La diversité géographique du pays de travail des auteurs et autrices a augmenté aussi sensiblement de 15 % depuis 1980. Publiée dans Conservation Letters le 2 mars 2021, cette étude appelle à lutter contre les processus de discrimination engendrés par le système de publication en proposant des mesures concrètes pour enrayer cette surreprésentation des hommes et des pays occidentaux.
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*- Laurent Godet du laboratoire Littoral, environnement, géomatique, télédétection (CNRS/EPHE/Université de Bretagne occidentale/Université de Caen Normandie/Université d'Angers/Université de Nantes) et Vincent Devictor de lInstitut des sciences de lévolution de Montpellier (CNRS/IRD/EPHE/Université de Montpellier).
Journal
Conservation Letters