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Des pansements de peau humaine pour soigner les ulcères cutanés

Peer-Reviewed Publication

Université Laval

Ce communiqué est disponible en anglais.

Québec, le 2 octobre 2013 – Des chercheurs de la Faculté de médecine de l'Université Laval et du CHU de Québec viennent de démontrer qu'il est possible de soigner des ulcères veineux réfractaires aux traitements courants en utilisant des pansements faits de substituts de peau cultivés in vitro. Une étude publiée dans un récent numéro de la revue scientifique Advances in Skin and Wound Care montre que cette approche a permis de soigner les ulcères veineux de personnes aux prises depuis des mois avec de telles plaies au niveau des jambes.

Les ulcères aux membres inférieurs affligent environ 1 % de la population. Il s'agit de plaies souvent accompagnées d'infection et d'inflammation qui peinent à cicatriser. Ces ulcères sont associés au vieillissement, au diabète et aux problèmes de circulation sanguine comme les varices et l'enflure. « Les personnes obèses et celles qui travaillent debout sont particulièrement vulnérables. Ces ulcères peuvent durer des années. C'est une forme d'enfer lorsque les traitements sont peu efficaces», souligne le Dr François A. Auger, responsable de l'étude, chercheur au Centre de recherche du CHU de Québec et directeur du Laboratoire d'organogénèse expérimentale (LOEX) où ont été menés ces travaux.

Le traitement usuel des ulcères comprend le nettoyage méthodique des plaies et le recours à des pansements de compression. Des médicaments ont fait leur apparition il y a une vingtaine d'années, mais ils sont chers et leur efficacité est limitée. L'autogreffe cutanée peut constituer une solution mais, par définition, elle implique le prélèvement de peau sur d'autres surfaces du corps.

C'est ce qui a donné l'idée aux chercheurs du LOEX d'utiliser leur expertise en culture de peau in vitro pour créer des pansements cutanés ne contenant aucun biomatériau. Le procédé est complexe et exigeant : il faut prélever 1 cm2 de la peau du patient, séparer les cellules puis les cultiver in vitro afin de fabriquer un substitut cutané comprenant un derme et un épiderme. Après huit semaines de culture, les feuillets cutanés sont déposés sur les ulcères comme un pansement. Au besoin, ils sont remplacés chaque semaine. « Ce pansement biologique est plus qu'une barrière physique, assure le Dr Auger. Ses cellules sécrètent des molécules qui accélèrent la guérison. Il favorise la mise en marche des mécanismes naturels de guérison. C'est le modèle le plus physiologique qu'on puisse imaginer. »

Les tests menés sur cinq personnes ont été concluants. Il a fallu seulement sept semaines en moyenne pour venir à bout des 14 ulcères qui accablaient ces patients depuis plus de six mois, voire parfois des années. « C'est une intervention de dernier recours, lorsque toutes les autres options ont échoué », précise le professeur Auger.

Le directeur du LOEX envisage un autre usage audacieux pour ces pansements biologiques. « Nous avons fait la preuve du concept avec des personnes souffrant d'ulcères aux membres inférieurs, dit-il. Nous allons maintenant faire une étude clinique pour démontrer qu'il est possible de traiter de grands brûlés avec le même type de substituts cutanés. »

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Outre François Auger, les cosignataires de l'étude sont : Olivier Boa, Chanel Beaudoin Cloutier, Hervé Genest, Raymond Labbé, Bertrand Rodrigue, Jacques Soucy, Michel Roy, Frédéric Arsenault, Carlos E. Ospina, Nathalie Dubé, Marie-Hélène Rochon, Danielle Larouche, Véronique J. Moulin et Lucie Germain.

Renseignements :

Dr François A. Auger
Faculté de médecine
Université Laval
418 527-4546

Source :

Jean-François Huppé
Relations médias
Université Laval
418 656-7785
Jean-Francois.Huppe@dc.ulaval.ca


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