Prisés par lindustrie, les polymères remplacent de plus en plus les métaux, entre autres dans la fabrication des pièces dautomobiles ou darmes à feu. Pour des raisons de sécurité et de traçabilité, ces pièces sont identifiées par des numéros de série. Sil existe des techniques éprouvées pour récupérer dans les métaux les numéros partiellement ou entièrement effacés, il en va autrement pour les polymères. Une situation qui pourrait bien changer. Dans un article paru dans Analytical Chemistry, des chercheurs démontrent le potentiel dune méthode non destructive pour rendre visibles les numéros de série abrasés dans un polymère.
Cest à laide de la spectroscopie Raman que Cédric Parisien, étudiant à la maîtrise en sciences de lénergie et des matériaux de lINRS, a réussi à reconstituer linformation oblitérée dans un échantillon de polycarbonate, un polymère utilisé couramment pour fabriquer divers produits à lépreuve des balles. Cette technique présente un avantage indéniable pour les sciences judiciaires, puisquelle nexige pas de traitement préalable et nendommage pas léchantillon.
« La technique destampage utilisée pour graver les numéros de série induit des déformations qui se propagent profondément dans le matériau. Grâce à la spectroscopie Raman, il a été possible de visualiser ces changements et dobtenir une empreinte qui permet de restaurer lélément effacé sans avoir recours à un traitement thermique, chimique ou autre », explique le professeur Andreas Ruediger de lINRS et coauteur de létude.
Fort de cette avancée, dautres études seront menées pour tester la fiabilité de cette méthode danalyse sur une variété de polymères et de matériaux comme la céramique, que ce soit pour des applications en matière de sécurité ou de contrôle de qualité. ♦
À propos de la publication
Larticle « Reconstruction of obliterated characters in polycarbonate through spectral imaging » paru dans Analytical Chemistry présente les résultats de cette recherche réalisée par Cédric Parisien, Gitanjali Kolhatkar et Andreas Ruediger du Centre Énergie Matériaux Télécommunications de lINRS ainsi que Frank Crispino et André Lajeunesse du laboratoire de recherche en criminalistique de lUQTR. Leurs travaux ont bénéficié de lappui financier du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et du Fonds de recherche du Québec Nature et technologies.
DOI : 10.1021/acs.analchem.7b03069
###
Journal
Analytical Chemistry