Des chercheurs ont identifié un gène chez la population canadienne-française qui prédispose au développement dun anévrisme intracrânien (AI). Cette affection neurologique peut être mortelle et est responsable denviron 500 000 décès par année à léchelle mondiale, dont la moitié chez des personnes de moins de 50 ans.
En recourant à lanalyse génétique, léquipe de chercheurs a découvert de rares variations dun gène, le RNF213, existant plus fréquemment chez les sujets du groupe de victimes dun AI que ceux du groupe témoin. Les sujets du groupe de patients et du groupe témoin étaient issus de familles canadiennes-françaises.
Létude a paru dans lAmerican Journal of Human Genetics le 13 octobre.
Les chercheurs savaient déjà que lAI est héréditaire. Une étude datant de 1996 avait révélé que 29,8 pour cent des patients canadiens-français victimes dun AI comptaient dans leur famille un membre qui en avait souffert, un pourcentage plus élevé quau sein de la population générale. Cela semble indiquer que le lien génétique de lAI chez les Canadiens-Français est plus fort que la moyenne. Le gène ou les gènes responsables de cette transmissibilité héréditaire accrue demeurent, toutefois, un mystère.
Léquipe de chercheurs, dont 13 de lInstitut et hôpital neurologiques de Montréal, a séquencé lexome pour identifier le RNF213 comme gène suspect dans un groupe de patients constitué de 26 sujets de six familles touchées par lAI. Les chercheurs ont ensuite effectué le séquençage du RNF213 dans un plus grand groupe témoin de 189 sujets, ce qui a permis de découvrir 14 variantes du gène, particulières au groupe de patients canadiens-français, dont au moins deux ont des fonctions susceptibles daccroître le risque de lAI.
Lanévrisme intracrânien est une dilatation, ou un ballonnement, dun vaisseau sanguin du cerveau que cause une faiblesse dans la paroi artérielle. Les variantes du RNF213 pourraient jouer un rôle dans le développement de parois artérielles faibles en affectant lapport dénergie dans ces cellules.
Dix pour cent des sujets du groupe de patients avaient au moins une des variations rares et potentiellement redoutables du RNF213, un pourcentage plus élevé que chez les sujets du groupe témoin, et ce, par une marge statistiquement significative. Il semble donc que si le RNF213 nest pas le seul facteur en cause dans lAI, il contribue à en accroître le risque.
Fait intéressant, il appert que le RNF213 est aussi associé au syndrome de moyamoya (SMM), une affection qui entraîne le rétrécissement de vaisseaux sanguins dans le cerveau, et par conséquent la formation de vaisseaux anormaux pour compenser lapport insuffisant de sang. Cette maladie se trouve presque exclusivement en Asie de lEst. La présente étude et lassociation antérieure du RNF213 au SMM étayent la théorie selon laquelle le gène joue un rôle dans le développement des vaisseaux sanguins, mais a aussi un lien avec différentes maladies vasculaires cérébrales dans diverses populations.
À léchelle mondiale, la prévalence de lAI est dun à trois pour cent. Cette affection comporte des conséquences graves, en particulier lors de la rupture dun anévrisme, qui cause une hémorragie sous-arachnoïdienne. Dans un tel cas, de 30 à 45 pour cent des patients meurent en dedans de 30 jours. Bien que lon sache que des facteurs comme le tabagisme et lhypertension accroissent le risque, les scientifiques continuent de chercher des gènes qui prédisposent à lAI.
« Lidentification du RNF213 comme gène associé à lanévrisme intracrânien jette une lumière nouvelle sur ses origines génétiques », a indiqué Sirui Zhou, doctorante à lInstitut neurologique de Montréal et à lUniversité de Montréal. « Les chercheurs peuvent désormais se concentrer sur le mécanisme par lequel le RNF213 affecte le développement des vaisseaux sanguins. »
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Cette recherche a été subventionnée par les Instituts de recherche en santé du Canada et la Fondation des maladies du cur et de lAVC du Canada.
Le Neuro
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Journal
American Journal of Human Genetics