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La fumée de cigarette électronique cause la mort d'un grand nombre de cellules de la bouche

Peer-Reviewed Publication

Université Laval

Québec, le 16 novembre 2016 - Un grand nombre de cellules de la bouche exposées en laboratoire à de la fumée de cigarette électronique meurent en quelques jours seulement, selon des chercheurs de l'Université Laval dont les travaux sont publiés dans la plus récente édition de la revue Journal of Cellular Physiology.

L'équipe du professeur Mahmoud Rouabhia, de la Faculté de médecine dentaire de l'Université Laval, arrive à ce constat après avoir exposé des cellules d'épithélium de gencives à la fumée de cigarette électronique. « L'épithélium buccal est la première ligne de défense de l'organisme contre le monde extérieur, rappelle le chercheur. Son intégrité nous protège notamment contre les quelque 500 espèces de microorganismes qui vivent dans notre bouche. »

Pour simuler ce qui se produit dans la bouche d'une personne lors d'une séance de vapotage, les chercheurs ont placé des cellules épithéliales dans une petite chambre contenant un peu de liquide faisant office de salive. La fumée de cigarette électronique était introduite dans cette chambre à l'aide d'une pompe à raison de deux «inhalations» de 5 secondes par minute pendant 15 minutes chaque jour.

Des observations au microscope ont montré que le pourcentage de cellules mortes ou mourantes, qui se situe à 2 % dans les cultures de cellules non exposées, passe à 18 %, 40 % et 53 % après respectivement 1, 2 et 3 jours d'exposition à la fumée de vapotage.

« Contrairement à ce qu'on pourrait croire, la fumée de cigarette électronique n'est pas uniquement de la vapeur d'eau, explique le professeur Rouabhia. Elle ne contient pas de composés goudronnés comme la cigarette ordinaire, mais elle expose tout de même les tissus de la bouche et des voies respiratoires aux composés produits par le chauffage de la glycérine végétale, du propylène glycol, des arômes et de la nicotine qu'on retrouve dans le liquide des cigarettes électroniques. »

Les effets cumulatifs de ces dommages cellulaires ne sont pas encore documentés mais sont tout de même inquiétants, selon le chercheur est aussi membre du Groupe de recherche en écologie buccale (GREB) de l'Université Laval : « Le dérèglement de la barrière buccale qui assure notre défense peut accroître le risque d'infection, d'inflammation et de maladies parodontales. À plus long terme, il pourrait se solder par un risque accru de cancers. C'est ce que nous voulons vérifier dans la suite de nos travaux. »

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Outre Mahmoud Rouabhia, les coauteurs de l'étude sont : Hyun Jin Park, Andrew Zakrzewski, Witold Chmielewski et Jamila Chakir (Université Laval); Abdelhabib Semlali (King Saud University).

Renseignements :

Mahmoud Rouabhia
Faculté de médecine dentaire
Université Laval
418 656-2131, poste 16321
mahmoud.rouabhia@fmd.ulaval.ca


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