image: The study presented by Professor Simona Stager's team points to a mechanism involving the TLR7 receptor (Toll-like Receptor 7), usually activated in innate immune system cells by pathogen recognition. In the case of chronic inflammation, the cellular residues present after tissue destruction activate TLR7 in Th1 cells. Activation of TLR7 induces expression and activation of IRF-5, which in turn increases expression of DR5 (Death Receptor 5) and caspase 8, two signaling elements leading to cell death. Thus, chronic inflammation induces the death of protective CD4 T cells via the TLR7-IRF-5 cellular pathway. view more
Credit: ÔR
Comme plusieurs infections chroniques, la leishmaniose viscérale déjoue les défenses immunitaires pour sinstaller confortablement dans son hôte. Causant des dizaines de milliers de décès chaque année à travers le monde, la leishmaniose viscérale mérite tristement le statut de seconde cause de mortalité par maladie parasitaire, derrière la malaria. Mais comment arrive-t-elle à contourner les défenses de son hôte? Léquipe de la professeure Simona Stäger de lINRS a découvert un mécanisme dont Leishmania donovani tire profit pour maintenir linfection. Elle a démontré que les dommages subis à la suite de linflammation chronique induisent la mort de globules blancs essentiels pour éliminer le parasite. Non seulement les résultats, publiés dans la prestigieuse revue Cell Reports, ont le potentiel de mener à un traitement, mais ils lèvent en plus le voile sur un phénomène qui pourrait être commun à dautres infections chroniques.
DÉFENSES RÉDUITES
Au cur de la réponse immunitaire, les cellules T CD4 sont essentielles pour contrôler une infection. Ce type de globules blancs participe à la réponse immunitaire en signalant la présence dun pathogène afin quil soit éliminé. Pour ce faire, les cellules T CD4 produisent une molécule appelée interféron gamma (IFN-γ) qui activera les cellules qui détruisent les pathogènes.
Dans le cas de la leishmaniose viscérale, les cellules T CD4 exprimant lIFN-γ apparaissent plus tardivement quon lattendrait lors dune infection et elles sont en petit nombre, une situation jusquà présent inexpliquée. « Maintenant, on a trouvé la raison pour laquelle il y en a si peu », affirme la professeure Stäger. « Malheureusement, ces cellules protectrices meurent! »
DÉCOUVERTE DUN MÉCANISME DES INFECTIONS CHRONIQUES
Afin de comprendre comment survient la mort des cellules T CD4, les chercheurs ont suivi une piste identifiée dans une de leurs récentes études. Ils avaient remarqué la présence dun facteur de transcription inhabituel pour ces cellules. Un facteur de transcription est une protéine qui module lactivité dun ou de plusieurs gènes. Le facteur détecté, IRF-5, est connu pour son action dans les cellules de limmunité innée, mais son rôle était totalement inconnu chez les cellules T CD4.
Les nouveaux résultats de la professeure Stäger démontrent quIRF-5 mène les cellules T CD4 exprimant lIFN-γ à sautodétruire. Remontant le fil des événements moléculaires, limmunologiste a épinglé le déclencheur de cette mort cellulaire inattendue : la destruction des tissus. Suivant une série de réactions dont les détails sont encore à élucider, les restes de tissus détruits activent des signaux qui nétaient connus chez les cellules T CD4 exprimant IFN-γ et les mènent à la mort.
Ainsi, dans le contexte de linfection chronique et au bénéfice du parasite, les globules blancs qui orchestrent lattaque sont éliminés. Non pas par le parasite, mais par un processus biologique de lhôte. De fait, ce mécanisme pourrait également être présent pour dautres infections chroniques au cours desquelles linflammation sinstalle.
Limportance de mieux comprendre les rouages de ce processus a permis à la professeure de lINRS dobtenir un financement dun million de dollars des Instituts de recherche en santé du Canada. Lactivité cellulaire induite par IRF-5 dans les cellules immunitaires pourrait en effet dissimuler des cibles thérapeutiques encore inconnues pour la leishmaniose viscérale, mais également pour dautres maladies inflammatoires chroniques.
DÉTAILS DU MÉCANISME DE SIGNALISATION
Létude présentée par léquipe de la professeure Simona Stäger propose un mécanisme impliquant le récepteur TLR7 (Toll-like Receptor 7), habituellement activé chez les cellules du système immunitaire inné par la reconnaissance dun pathogène. Dans le cas dune inflammation chronique, les résidus cellulaires présents à la suite de la destruction tissulaire activent TLR7 chez les cellules T CD4 exprimant lIFN-γ. Lactivation de TLR7 induit lexpression et lactivation dIRF-5, qui à son tour augmente lexpression de DR5 (Death Receptor 5) et de la caspase 8, deux éléments de la signalisation menant à la mort cellulaire. Ainsi, linflammation chronique induit la mort des cellules T CD4 protectrices par la voie cellulaire de TLR7-IRF-5.
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À PROPOS DE CETTE PUBLICATION
Larticle intitulé IRF-5 promotes cell death in CD4 T cells during chronic infection (DOI: 10.1016/j.celrep.2018.06.107) paraîtra le 31 juillet 2018 dans la revue Cell Reports. Les auteurs Aymeric Fabié (étudiant au doctorat dans le labo de Dre Stäger), Linh Thy Mai (étudiante à la maitrise dans le labo de la professeure Stäger), Xavier Dagenais-Lussier (étudiant au doctorat dans le labo de Julien van Grevenynghe), Akil Hammami (étudiant au doctorat dans le labo de Dre Stäger), Julien van Grevenynghe et Simona Stäger, tous de lInstitut national de la recherche scientifique (INRS), ont réalisé leurs travaux grâce au soutien financier des Instituts de recherche en santé du Canada et de la Fondation de recherche Banting.
À PROPOS DE LINRS
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Source : Stéphanie Thibault, conseillère en communication, INRS. Stephanie.Thibault@inrs.ca / +1 514-499-6612
Auteure ressource : Professeure Simona Stäger, INRSInstitut Armand-Frappier, Simona.Stager@iaf.inrs.ca / +1 450-687-5010 poste 4403
Journal
Cell Reports