image: Red asterisks near a vertebrate indicate clusters of populations of specific types (amphibians, small mammals, large mammals, fish, birds or reptiles) that are suffering extreme declines (16 systems) Blue asterisks indicate clusters of populations of specific types (amphibians, small mammals, large mammals, fish, birds or reptiles) that are growing significantly (8 systems) Distribution curves show the situation of typical populations in each system. After removal of extreme clusters of populations where there are significant increases or declines, the remaining populations are divided into: Yellow - indicates populations where there is little change. Green - indicates populations where, in general, the trend is towards a significant increase, though the data remains insufficient to conclude this with confidence. Orange - indicates populations where, in general, the trend is towards a significant decrease, though the data remains insufficient to conclude this with confidence. view more
Credit: McGill University
En dépit des affirmations et des croyances passées, en règle générale, les populations de vertébrés quil sagisse doiseaux, de poissons ou même dantilopes ne seraient pas en déclin.
Dans un article publié aujourdhui dans la revue Nature, une équipe de biologistes dirigée par lUniversité McGill a découvert que le portrait du déclin spectaculaire des populations de vertébrés de toutes sortes dressé jusquà présent reposait sur un nombre restreint de populations dont leffectif connaît un déclin extrêmement rapide et qui font figure dexception. Une fois ces cas particuliers isolés, on obtient un portrait de la biodiversité mondiale très différent et bien plus optimiste.
(Une population se définit comme un groupe dindividus dune même espèce occupant un territoire donné. Toute modification de la taille dune population donnera donc lieu à la disparition despèces.)
Un bilan bien supérieur à la réalité
Tout se résume en termes de mathématiques, de modélisation et de méthode de calcul des moyennes.
Jusquà présent, les estimations issues de données historiques de surveillance de la faune démontraient que les populations de vertébrés avaient diminué en moyenne de plus de 50 % depuis 1970. Néanmoins, selon Brian Leung, écologiste de lUniversité McGill et titulaire de la Chaire UNESCO « Dialogue pour un avenir durable » et auteur en chef de létude, « compte tenu des méthodes mathématiques utilisées pour modéliser les populations de vertébrés, cette estimation pourrait résulter de deux scénarios très différents, soit un déclin systématique et généralisé, soit un petit nombre de déclins vertigineux ».
À laide dun jeu de données portant sur plus de 14 000 populations de vertébrés du monde entier issus de la base de données Planète vivante, les chercheurs ont observé quenviron 1 % des populations de vertébrés avaient vu leur effectif seffondrer à la vitesse grand V depuis 1970. Cest notamment le cas des reptiles situés dans les zones tropicales dAmérique du Nord, dAmérique centrale et dAmérique du Sud, et des oiseaux vivant dans le bassin Indo Pacifique. Après avoir isolé cette catégorie, les chercheurs ont constaté que leffectif des autres populations de vertébrés pris dans son ensemble restait généralement stable.
« De plus, la variation de ces résultats mondiaux est très importante. Quelques populations sont en réelle difficulté et certaines régions, comme le bassin Indo-Pacifique, enregistrent un déclin systématique et généralisé. Le scénario dun désert mondial de biodiversité nest cependant étayé par aucune preuve, ajoute lauteur en chef de létude. Cest une bonne chose, car ce serait fort décourageant de constater que tous les efforts de conservation que nous avons investis depuis cinquante ans ont été peu efficaces. »
« Nous avons été surpris par la façon dont les données relatives à ces extrêmes avaient influencé les dernières estimations du déclin mondial moyen, ajoute Anna Hargreaves, coauteure et professeure au Département de biologie de lUniversité McGill. Nos résultats mettent en lumière des régions où il est nécessaire dintervenir sans tarder pour enrayer le déclin généralisé de la biodiversité, mais sont également porteurs despoirs quant à lefficacité des mesures de protection. »
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Larticle « Clustered versus catastrophic global vertebrate declines », par Brian Leung et coll., a été publié dans la revue Nature : https://www.nature.com/articles/s41586-020-2920-6
Les travaux ont été financés par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG).
doi.org : 10.1038/s41586-020-2920-6
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