La mouche se retourne vite quand, posée au plafond, elle reprend son envol. En étudiant ce phénomène, des scientifiques du CNRS et dAMU travaillant à lInstitut des sciences du mouvement - Etienne-Jules Marey* ont découvert de manière surprenante quelle vrillait le corps avant la tête au moment du décollage. Ces travaux sont publiés le 15 juillet 2020 dans Journal of Experimental Biology.
Les pattes en lair et les ailes vers le sol : la mouche collée au plafond se trouve dans une posture improbable pour lHomme, à lenvers. Et pourtant, elle se redresse à toute vitesse quand elle décolle. Des chercheurs et chercheuses du CNRS et dAix-Marseille Université se sont intéressés à la manière dont la mouche se retourne quand elle prend son envol. En analysant son mouvement à laide dune caméra rapide, les scientifiques se sont retrouvés face à un résultat surprenant : contrairement au chat qui retombe sur ses pattes en tournant dabord la tête, la mouche commence par vriller son corps. Linsecte se retourne en six battements dailes et à la vitesse de 10 000°/s, soit environ 30 tours en une seconde. Le mouvement dure près de 0,05 s et la tête se retourne avec un retard de 0,016 s par rapport au corps.
Daprès les scientifiques, la mouche qui décolle retourne le corps avant la tête car celle-ci serait soumise à un réflexe de stabilisation, permis par un système de balanciers, des petites structures se trouvant près des ailes agissant comme des gyromètres. Ce réflexe est semblable à celui connu chez lêtre humain lorsquil continue à fixer un objet du regard malgré la rotation de son corps. Les chercheurs et chercheuses ont complété leur étude avec des modélisations qui suggèrent que linsecte stabilise, lors du redressement, son système visuel avant de reprendre son vol de croisière. Ces recherches permettent de mieux comprendre la manière dont la mouche soriente par rapport à la verticale. Les scientifiques comptent à présent approfondir le sujet en étudiant linfluence de la lumière sur lorientation de la mouche.
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Note
* CNRS / Aix-Marseille Université
Journal
Journal of Experimental Biology