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Analyse sur l’influence des risques collectifs sur l’acceptation des normes sociales

Selon une recherche à laquelle l’UC3M participe

Peer-Reviewed Publication

Universidad Carlos III de Madrid

Cet article analyse le lien entre les normes sociales et le comportement dans des situations de risque collectif. « Plus précisément, nous constatons que plus le risque de catastrophe collective est élevé, plus la force des normes sociales est grande (et, en particulier, plus ceux qui ne s’y conforment pas sont punis). Cependant, nous constatons également que plus la perception du risque est faible, moins la norme est suivie et respectée », explique l’un des auteurs de l’étude, Anxo Sánchez, du Groupe interdisciplinaire des systèmes complexes (GISC) du département de mathématiques de l’UC3M.

Dans le contexte du changement climatique, donc, « si les gens le perçoivent comme un risque imminent, la norme sociale consistant à économiser l’énergie sur le chauffage et/ou la climatisation dans les foyers peut gagner en force, et cela entraînerait une baisse des émissions ; mais tant que ce risque n’est pas perçu ou que le risque perçu est diminué, la norme sociale est moins respectée », commentent les auteurs de cet article récemment publié dans la revue Nature Communications.

Un autre cas où les résultats de l’étude pourraient être appliqués est la pandémie de la COVID. « Avec la vaccination, une perception que le risque est moindre s’est établie dans la société. Cela conduit à deux choses en accord avec ce que dit notre étude : d’une part, dans les groupes où la norme du port du masque n’était pas très forte, comme dans les groupes d’âge plus jeunes, elle a soudainement disparu ; d’autre part, cependant, les personnes plus âgées continuent à le porter dans la rue alors qu’il n’est plus obligatoire. Dans ce dernier cas, il y a une inertie due à la grande intensité de la norme du port du masque (il faut également prendre en compte l’aspect du reproche que beaucoup de gens faisaient à ceux qui ne le portaient pas) », explique Anxo Sánchez.

Pour mener cette recherche, les scientifiques ont conçu une expérience sociale avec 300 participants, qui ont été divisés en groupes de six. Pendant un mois, ils leur ont demandé de prendre une décision chaque jour : contribuer avec une somme de points (comme s’il s’agissait d’argent) afin d’éviter une catastrophe. S’ils « n’investissaient » pas suffisamment, la catastrophe se produirait et ils perdraient tous leurs points. Ils ont ensuite été interrogés sur leurs attentes quant à la contribution des autres participants et sur ce que les autres attendaient d’eux, ce qui leur a permis d’identifier la norme sociale et d’étudier les comportements des personnes qui avaient effectivement intégré ces normes de coopération.

Cette étude s’inscrit dans le contexte des phénomènes collectifs (ou émergents) observés dans les systèmes complexes, avec une perspective inspirée de la physique. À cet égard, chaque individu a ses attentes et ses normes, mais les modifie en observant les autres, et ce n’est que lorsqu’elles sont partagées par un grand nombre de personnes qu’elles deviennent réellement des normes sociales.


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