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L’alimentation a restreint la taille des sociétés de chasseurs-cueilleurs

Le goulot d’étranglement saisonnier dans l’alimentation restreint la taille des populations

Peer-Reviewed Publication

McGill University

Dans les régions où la saison de croissance est brève, les sociétés de chasseurs-cueilleurs ne se sont pas développées autant qu’elles auraient pu en raison de leur dépendance à la viande. C’est ce qui ressort d’une étude menée récemment par une équipe internationale dont faisait partie Eric Galbraith, professeur à l’Université McGill. 

En évaluant la taille des quelque 300 sociétés de chasseurs-cueilleurs encore en activité jusqu’à tout récemment, les chercheurs ont constaté que leur population était souvent bien inférieure à ce qu’elle aurait dû être compte tenu de la productivité de leur écosystème. En fait, les populations de chasseurs-cueilleurs étaient moins nombreuses par kilomètre carré dans les régions où la saison de croissance était brève que dans celles où les aliments végétaux abondaient à longueur d’année.

Le besoin de viande limite la taille de la population

« En fait, pendant les longues saisons sèches ou froides, les aliments végétaux étaient rares, si bien que pour survivre, les gens devaient chasser des animaux qui, eux aussi, étaient fort peu nombreux », explique Galbraith, professeur au Département des sciences de la Terre et des planètes de l’Université McGill ainsi qu’à l’ICTA-UAB (Institut des sciences et technologies de l’environnement de l’Université autonome de Barcelone), et auteur en chef de l’article publié récemment dans la revue Nature Ecology & Evolution.

« Cette situation créait un goulot d’étranglement saisonnier dans la quantité d’aliments accessibles, ce qui avait pour effet de limiter la taille globale de la population, sans égard à l’importance de l’offre alimentaire pendant les périodes d’abondance. »

L’équipe a mis au point un modèle mathématique simulant, dans un cadre planétaire réaliste, les activités quotidiennes de recherche de nourriture dans les groupes humains (cueillette et chasse) et les flux de carbone (énergie) qui en résultent entre la végétation, les animaux et les chasseurs-cueilleurs.

« Nous avons été frappés – malgré une longue liste d’inconnus – par le résultat vraiment clair et net de nos équations, raconte le Pr Galbraith. Là où la saison de croissance était brève, la viande occupait une place importante dans l’alimentation des chasseurs-cueilleurs. Or, sur une même superficie de terres, on produisait beaucoup plus d’aliments végétaux que de viande, ce qui est d’ailleurs encore le cas de nos jours. »

En étudiant de plus près les observations ethnographiques, les chercheurs se sont rendu compte que ce constat était solidement étayé par les données sur les chasseurs-cueilleurs – notamment les Aché de la forêt tropicale, les Hiwi de la savane et les Bochimans du désert du Kalahari –, mais que l’on n’en avait pas saisi l’importance. En raison des similitudes entre le mode de vie des chasseurs-cueilleurs contemporains et celui de nos ancêtres également chasseurs-cueilleurs, il est probable que les courtes saisons de croissance ont eu pour effet de limiter la taille des populations de notre espèce. 

L’étude : L’article « Global hunter-gatherer population densities constrained by influence of seasonality on diet composition », par Dan Zhu et coll., a été publié dans la revue Nature Ecology & Evolution.

https://doi.org/10.1038/s41559-021-01548-3

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Personne-ressource :
Katherine Gombay
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