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Une construction Minecraft peut servir à enseigner presque n’importe quel sujet, selon des chercheurs de Concordia

Un cours sur la modernité s’est entièrement déroulé dans l’univers du jeu et a fait figure de cadre à une nouvelle forme d’enseignement.

Peer-Reviewed Publication

Concordia University

image: Bart Simon (left) and Darren Wershler: “Educators at high school, college and university levels can use these principles and tools to teach a whole variety of subjects within the game.” view more 

Credit: Concordia University

Malgré son immense popularité, Minecraft – le jeu vidéo le plus vendu de tous les temps – n’est pas très apprécié des snobs du monde du jeu. Les graphiques sont en blocs, et il n’y a pas beaucoup d’intérêt à cela. C’est pour les enfants.

Mais selon des millions d’utilisateurs, dont certains professeurs et étudiants de Concordia, la malléabilité du jeu Minecraft constitue sa force. Sans contrainte et facilement modifiable, le jeu peut être utilisé d’innombrables façons, notamment comme méthode d’enseignement par le jeu. À une époque où les salles de classe ont dû se tourner vers Internet pratiquement sans préavis ou avec peu de temps de préparation, le royaume de Minecraft a fourni aux éducateurs un énorme bac à sable dans lequel ils peuvent jouer, expérimenter et enseigner.

Un nouvel article publié dans la revue gamevironments par Darren Wershler, professeur d’anglais et Bart Simon, professeur agrégé de sociologie et directeur de l’Institut Milieux de recherche en arts, culture et technologie de Concordia, décrit comment M. Wershler a utilisé Minecraft pour donner un cours sur l’histoire et la culture de la modernité. Le cours reposait entièrement sur le serveur de jeu, les instructions, la communication en classe et les travaux de cours étant presque exclusivement réalisés dans le monde de Minecraft et sur l’application de messagerie Discord. Ce nouveau cadre pédagogique a donné aux chercheurs l’occasion de voir comment les étudiants utilisaient le jeu pour atteindre des objectifs universitaires.

« Le cours ne porte pas sur l’étude des jeux vidéo, et ce n’est pas la version ludique d’un cours sur la modernité, explique M. Wershler, titulaire d’une chaire de recherche de niveau 2 de l’Université Concordia en médias et en littérature contemporaine. C’est quelque chose d’inconfortable situé au milieu et qui se frotte aux deux. L’apprentissage se fait en essayant de penser à ces deux éléments simultanément. »

Des concepts familiers, un nouvel apprentissage

Les étudiantes et étudiants se sont rapidement adaptés à leur classe unique et ont facilement adopté leur nouvel environnement d’apprentissage. Certains ont pris le temps d’enseigner à leurs pairs qui ne connaissaient pas le jeu, leur donnant des instructions sur la façon d’exploiter les ressources, de construire des maisons, de planter de la nourriture et de survivre aux vagues d’attaques de zombies et de squelettes hostiles. D’autres, qui ne se considéraient pas comme des dirigeants nés, se sont retrouvés à répondre à des questions et à donner des conseils en raison de leurs compétences dans le domaine des jeux.

Les étudiants ont finalement choisi des projets de groupe qui seraient créés dans le monde de Minecraft et qui porteraient sur les questions de modernité abordées dans les cours sur fichiers balados d’une demi-heure ainsi que les lectures de M. Wershler. Un groupe a tenté de recréer le futuriste Habitat 67, de Moshe Safdie, qui, selon M. Wershler, s’inscrit parfaitement dans l’esthétique de Minecraft. Un autre groupe a construit une ville entière en activité (peuplée de villageois Minecraft) sur le modèle de l’immeuble Nakagin Capsule Tower à Tokyo.

Au lieu d’utiliser le mode Créatif que beaucoup d’éducateurs privilégient, le jeu se déroule en mode Survie, plus difficile, de sorte que les étudiants sont souvent tués par des maraudeurs. Les chercheurs ont téléchargé des modifications apportées par des admirateurs afin d’améliorer le jeu à leur guise, mais ces modifications ont également rendu le jeu plus instable et plus susceptible de se planter à des moments inopportuns.

« Il était important que le jeu reste un jeu et que, pendant que les étudiants travaillaient sur leurs projets, il y ait toutes ces choses horribles qui sortent de la nature sauvage pour les tuer, explique le chercheur. Cela les fait réfléchir au fait que ce qu’ils font exige des efforts et que la possibilité d’échec est bien réelle. »

Une construction adaptable

Il admet avoir été agréablement surpris par l’adaptation de ses étudiants aux paramètres du cours qu’il a conçu en collaboration avec une dizaine d’autres chercheurs interdisciplinaires à Concordia. Le Pr. Wershler utilise Minecraft dans son cours depuis 2014, mais il a réalisé que cette approche permettait un nouveau style d’enseignement.

« Les éducatrices et éducateurs des niveaux secondaire, collégial et universitaire peuvent utiliser ces principes et ces outils pour enseigner toute une série de sujets dans le cadre du jeu, explique-t-il. Il n’y a aucune raison pour que nous ne puissions pas le faire avec l’architecture, le design, l’ingénierie, l’informatique ainsi que l’histoire, les études culturelles ou la sociologie. Il y a des milliers de façons de structurer cela pour que ça fonctionne. »

Le projet a été financé par le Lab for Innovation in Teaching and Learning.

Découvrez l’article cité (en anglais uniquement) : “The Allegorical Build. Minecraft and Allegorical Play in Undergraduate Teaching.”


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