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L’environnement où l’on grandit influence notre sens de l’orientation

Peer-Reviewed Publication

CNRS

image: Comparison of the complexity (and entropy) of two major cities, Prague and Chicago. The circles on the right show the number of branches with given angles: almost all angles are represented in Prague, while the Chicago crossroads are almost all at right angles. view more 

Credit: Coutrot et al./Nature

Les rues, les allées, les chemins et les parcs de notre enfance laissent en nous une marque forte, aux vertus insoupçonnées. En effet, une équipe de recherche, menée par des scientifiques du Laboratoire d'informatique en image et systèmes d'information (Liris, CNRS/INSA Lyon/Université Claude Bernard Lyon 1) et de l’Institut des neurosciences comportementales de l’University College de Londres, vient de mettre en évidence que l’endroit où les personnes grandissent influence leur sens de l’orientation à l’âge adulte. Originaires d’un milieu rural, ou d’une ville à l’organisation plus ou moins complexe, toutes ne se repèrent pas aussi facilement.

Les scientifiques ont tout d’abord observé qu’en moyenne, tous pays confondus, les personnes ayant grandi à la campagne ont un meilleur sens de l’orientation. Même si ce contraste est plus ou moins fort selon les pays : très marqué au Canada, aux Etats-Unis, en Argentine ou Arabie Saoudite, beaucoup moins en Autriche, France, Inde ou au Vietnam.

L‘équipe de recherche s’est ensuite penchée sur les plans des principales grandes villes de ces pays, afin de les catégoriser selon leur agencement, plus ou moins complexe. Alors que les métropoles comme Chicago sont arrangées en quadrillage, avec la plupart des embranchements se prenant en angle droit, les villes comme Paris dessinent un réseau plus hétérogène, présentant à peu près tous les angles possibles. Ainsi, selon leurs résultats, grandir dans une ville à la topographie complexe confère un meilleur sens de l’orientation.

Ces travaux montrent également que les personnes se repèrent globalement mieux lorsqu’elles sont confrontées à des topographies proches de celles parcourues durant l’enfance : elles s’orientent mieux sur les grandes distances si elles sont originaires d’un milieu rural, et mieux sur un plan quadrillé si elles ont grandi dans une ville «à angles droits».

Ces résultats ont été obtenus grâce à Sea Hero Quest, un jeu vidéo mis au point pour étudier la maladie d’Alzheimer. Il propose aux joueurs et joueuses d’atteindre les objectifs de plusieurs niveaux, après avoir mémorisé le plan de ceux-ci. Alors qu’il peut être difficile de recruter les participants et participantes à une expérience, et encore plus de reproduire une expérience dans des conditions exactement similaires, le jeu vidéo est un moyen de répondre à ces problématiques. Sea Hero Quest a ainsi permis pour cette étude de comparer les capacités d’orientation de près de 400 000 personnes, réparties dans 38 pays à travers le monde.


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