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La marijuana associée à des taux plus élevés d’emphysème et de maladies pulmonaires que la cigarette

Une étude de l’Université d’Ottawa et de l’Hôpital d’Ottawa révèle un lien entre la marijuana et les troubles respiratoires chroniques.

Peer-Reviewed Publication

University of Ottawa

image: Airway changes in a 66-year-old male marijuana and tobacco smoker. Contrast-enhanced (A) axial and (B) coronal CT images show cylindrical bronchiectasis and bronchial wall thickening (arrowheads) in multiple lung lobes bilaterally in a background of paraseptal (arrows) and centrilobular emphysema. view more 

Credit: Radiology / University of Ottawa

Des chercheurs et une chercheuse de l’Université d’Ottawa et de l’Hôpital d’Ottawa ont découvert que le taux de personnes atteintes d’emphysème ou d’une maladie pulmonaire est plus élevé chez ceux et celles qui fument de la marijuana comparativement aux gens qui fument la cigarette. 

L’équipe de recherche, dont les conclusions ont été publiées dans la revue Radiology, a analysé les résultats de tomodensitométrie des poumons de 56 personnes fumant de la marijuana, de 57 non-fumeurs et non-fumeuses et de 33 personnes fumant uniquement du tabac entre 2005 et 2020. Elle a recensé des taux plus élevés d’emphysème paraseptal et de changements inflammatoires des voies respiratoires – bronchectasie, épaississement de la paroi bronchique et impaction mucoïde, par exemple – chez celles et ceux qui fument de la marijuana. 

Giselle Revah, radiologiste et professeure adjointe à la Faculté de médecine, voulait en savoir plus sur les effets de la marijuana sur les poumons et les conséquences de cette substance sur la santé, notamment parce que la documentation actuelle contient peu d’information, la marijuana n’ayant a été légalisée au Canada qu’en 2018. 

« Quand j’examine le tomodensitogramme d’une personne qui fume la cigarette, je suis capable de déterminer si elle en consomme beaucoup, ou depuis longtemps. Comme la marijuana est la deuxième substance la plus inhalée après le tabac, j’ai commencé à me demander à quoi ressemblait le tomodensitogramme des personnes qui en fument », explique la professeure Revah, radiologiste à l’Hôpital d’Ottawa, où la recherche a été menée. « Serais-je capable de les reconnaître à leurs résultats? Leurs tomodensitogrammes seraient-ils différents de celles et ceux qui préfèrent le tabac? », s’interrogeait-elle.

« Ce qui fait la particularité de cette recherche, c’est que personne n’avait jamais comparé, auparavant, les résultats d’imagerie des gens qui fument la cigarette à ceux des gens qui fument de la marijuana. En fait, il n’y a tout simplement pas assez de recherches en imagerie sur la marijuana, ce qui est probablement attribuable au fait que la substance est toujours illégale dans bien des régions du monde et dans bon nombre d’États chez nos voisins du sud. Ça expliquerait pourquoi nous sommes les premiers à travailler sur un tel projet. » 

Malgré la petite taille de l’échantillon, les conclusions de l’étude suggèrent que les conséquences sur les poumons, y compris les cas d’affection des grosses et des petites voies respiratoires, sont plus nombreuses chez les fumeurs et les fumeuses de marijuana que chez ceux et celles qui fument du tabac seulement.  

« Nous avons établi un lien entre le fait de fumer de la marijuana et les dommages causés aux voies respiratoires, les petites comme les grosses », indique-t-elle. « Nous devons toutefois poursuivre la recherche avant de pouvoir faire changer les politiques. Nous avons besoin d’études prospectives plus larges, plus solides et qui regroupent un plus grand nombre de patients et de patientes pour confirmer nos observations. » 

 

Chest CT Findings in Marijuana Smokers, de Luke Murtha, Paul Sathiadoss, Jean-Paul Salameh, Matthew D. F. Mcinnes et Giselle Revah, étude publiée dans Radiology le 15 novembre 2022. DOI : 10.1148/radiol.212611.


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