Article Highlight | 8-May-2023

Une étude met en lumière les mécanismes protecteurs du système immunitaire

Des personnes atteintes d’un type d’immunodéficience rare et grave combattent normalement les virus, notamment celui de la COVID-19. Une équipe de recherche s’est penchée sur la question.

McGill University

Au terme d’une première étude sur un type d’immunodéficience rare menée chez l’être humain, on a mis au jour un mécanisme par lequel le système immunitaire protège l’organisme contre des agents pathogènes à l’origine de maladies graves telles la tuberculose et la COVID-19. Ces travaux, auxquels a participé l’Université McGill, ouvrent la porte à des traitements novateurs contre les maladies auto-immunes et les maladies inflammatoires chroniques, et à de nouveaux modes de mise au point des vaccins.

On sait que le système immunitaire fourbit ses armes différemment selon qu’il a affaire à une bactérie, à un parasite, à un virus, etc. Cependant, les scientifiques tentent encore d’élucider le fonctionnement de ce réseau complexe et les problèmes à l’origine de l’immunodéficience.

« Le système immunitaire remplit une fonction cruciale en protégeant l’organisme des germes pathogènes. C’est un réseau complexe d’organes, de cellules et de protéines, telles qu’IRF1 ou facteur régulateur de l’interféron 1, élément essentiel au réglage de la réaction immunitaire initiale en présence d’un agent pathogène », explique David Langlais, coauteur de l’étude et professeur adjoint aux départements de génétique humaine ainsi que de microbiologie et d’immunologie de l’Université McGill.

« En comprenant mieux ces mécanismes, nous serons plus à même de trouver la cause des déficiences immunitaires, voire de provoquer une réaction immunitaire capable de contrer la maladie », poursuit le professeur, également chercheur principal à l’Institut de médecine génomique Victor-Phillip-Dahdaleh.

Le rôle d’IRF1 dans la réaction immunitaire

Lors d’études antérieures, on a constaté que les souris présentant une déficience en IRF1 étaient très vulnérables à de nombreux virus. Lorsqu’elle a étudié les tout premiers sujets humains affectés par une déficience en IRF1, l’équipe de recherche a constaté que ces personnes étaient très vulnérables à certaines infections bactériennes, mais qu’étonnamment, elles combattaient normalement certains virus, dont celui de la COVID-19.

« Cette étude nous éclaire sur les mécanismes immunitaires en jeu selon que l’organisme humain a affaire à des mycobactéries – qui comprennent des agents pathogènes à l’origine de la tuberculose – ou à des virus. Nous constatons qu’IRF1 n’est pas essentiel à l’immunité antivirale chez l’être humain, alors qu’il l’est chez la souris », souligne Jörg Fritz, professeur agrégé au Département de microbiologie et d’immunologie, et coauteur de l’article.

« Nos constats laissent entrevoir la possibilité de bloquer ou de stimuler IRF1 pour agir, à des fins thérapeutiques, sur la nature et l’intensité de la réaction immunitaire. Ces résultats nous permettent de mieux comprendre la spécificité et la sélectivité de la réaction immunitaire à divers agents pathogènes », conclut un autre des coauteurs, Philippe Gros, professeur au Département de biochimie et chercheur principal à l’Institut de médecine génomique Victor‑Phillip-Dahdaleh de l’Université McGill.

L’étude

L’article « Human IRF1 governs macrophagic IFN-g immunity to mycobacteria », par Jérémie Rosain et coll., a été publié dans la revue Cell.

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