Coordonné par deux chercheuses du Laboratoire dOcéanographie de lInstitut de la Mer de Villefranche-sur-Mer (CNRS/Sorbonne Université) et de lInstitut Méditerranéen dOcéanologie (CNRS/IRD/Aix-Marseille Université/Université de Toulon), le projet Tonga fédère plus de 90 scientifiques issus de quatorze laboratoires français basés en métropole et en Nouvelle-Calédonie et de six universités internationales (États-Unis, Australie, Émirats Arabes Unis, Allemagne, Grande-Bretagne et Israël).
À bord de lAtalante, navire de la Flotte océanographique française opérée par lIfremer, 29 chercheurs vont naviguer durant cinq semaines entre Nouméa et lArc volcanique des Tonga. Leurs objectifs : étudier précisément le rôle des fluides émis par les volcans sous-marins (riches en oligo-éléments, nutritifs ou toxiques) sur les micro-algues vivant dans les eaux de surface de locéan, et sur la capacité de locéan à piéger le CO2 de latmosphère.
Après avoir localisé un ou plusieurs volcans actifs peu profonds (figure 1), léquipe espère élucider le rôle des fluides émis par les volcans sur la fertilisation de locéan Pacifique Sud en fer, un micronutriment essentiel à la vie. Ce mécanisme de fertilisation pourrait expliquer les efflorescences de micro-algues observées durant lété austral entre lAustralie et lArc des Tonga (figure 2).
Pour cela, léquipe sappuiera sur différents spécialistes en géochimie des sources hydrothermales, chimie des éléments traces, océanographie physique et biologie. Lutilisation dimages satellite, de capteurs automatisés, de robots in situ ou de modélisation permettra dacquérir en temps réel des paramètres physiques, chimiques et biologiques depuis latmosphère jusque dans les sédiments marins.
Des études expérimentales seront également conduites à bord du navire (figure 3) sur ces effets fertilisants ou toxiques des fluides hydrothermaux sur le plancton de surface. Fixés le long dune ligne de mouillage ancrée pendant une année, dautres instruments permettront de suivre la capacité de locéan à séquestrer biologiquement du CO2, une première dans cette région.
En plus des scientifiques, grâce au projet éducatif « Adopt a float », la campagne Tonga impliquera également des élèves de primaire, de collège et de lycée (notamment une école à Nouméa). Ils suivront les robots profileurs biogéochimiques et participeront aux opérations de collecte de données.
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La campagne Tonga est financée par la TGIR Flotte océanographique française, lIfremer, lAgence nationale de la recherche (ANR), les programmes Lefe-Cyber et Lefe-GMMC pilotés par le CNRS, la Fondation A-MIDEx, lIRD et les laboratoires partenaires.
Pour suivre les activités quotidiennes des chercheurs en vidéo : https://twitter.com/tongaproject http://tonga-project.org